LES BORIES

LE PAYS DES BORIES
Bories en Luberon - Architecture de pierre sèche

Borie en gradinL'origine des bories remonte aux Ligures. Les bories ou cabanes Gauloises sont des bâtisses en pierre sèche selon le principe de la fausse voûte en encorbellement.
Au milieu des terres, au détour des sentiers, ou à l'ombre des chênes verts, les bories constructions qui datent du Néolithique, offrent aux promeneurs et aux touristes étonnés leurs silhouettes diversifiées. Ces typiques constructions de pierres arrachées au sol de calcaire et de molasse des montagnes du Luberon et des Monts de Vaucluse sont devenus l'emblème du Parc naturel Régional du Luberon dès sa création en 1977.

Un ensemble architectural savamment structuré

"Borie" est la francisation récente du mot provençal "bori" auquel Frédéric Mistral donne pour origine; "boria" en bas-latin, "boaria" en latin (étable à bœuf), et pour synonyme "casau" (masure, cahute, maison ruinée). On rencontre des "bories" un peu partout à travers la France, sous une autre terminologie: elles sont "capitelles" dans le Gard et l'Hérault, "orri" dans les Pyrénées Orientales, "garriottes" et "caselles" en Dordogne et en Quercy, "chibottes" dans le Velay, "loges" dans le Berry; "cadoles" dans le Maconnais, "barracuns" et "paillers" en Corse…
En dépit de leur nom, "mauvaise cabane" en provençal, la construction des bories s'appuie sur une technique pourtant complexe et des plus difficile à reproduire. Résultat d'un empilement de pierres sèches non jointées dont les murs peuvent atteindre jusqu'à 2 mètres d'épaisseur, cet ensemble architectural défie les lois de l'équilibre avec notamment ses toitures en encorbellement.

Un savoir faire ancestral

La construction ne s'improvisait pas, elle respectait des règles très précises pour éviter le phénomène du château de cartes : une seule pierre vacille et c'est tout l'ensemble qui s'écroule. Sans l'adjonction d'un quelconque matériau -ciment ou mortier- les forces devaient s'équilibrer parfaitement pour assurer la stabilité de l'ensemble.
Le choix des pierres était essentiel, absolument sèches elles étaient calibrées par taille les plus lourdes et les plus volumineuses servant aux fondations. Puis on élevait le mur par empilement d'éléments plus légers, assemblés entre eux selon un strict positionnement.
N'est pas bâtisseur qui veut, savoir-faire et coup d'œil infaillible étaient les qualités requises indispensables pour que l'empilement d'environ deux cent mille pierres sèches passe l'épreuve des siècles. Partout, l'esthétique se conjugue à l'exploit technique.

Des cabanons multi-fonction

D'utilité agricole et pastorale, les paysans s'en servaient comme cabanes à outils et habitations provisoires. Les plus spacieux servaient de bergeries, ils abritaient bergers et troupeaux entre deux transhumances. Pour exemple les jas du Comtadour, magnifiques bergeries plantées au milieu des champs de blé et de Lavande, caressés d'une lumière exceptionnelle, et qui ont tant inspiré Jean Giono.
D'autres bories existent aux alentours du plateau des Claparèdes et de Bonnieux, notamment à Forcalquier où ils sont très nombreux. Dans la région de Forcalquier et des Montagnes de Lure, cette technique, née au XII° siècle, connut son apogée aux XVIII° et XIX)

Un patrimoine encore intact

La plupart des bories encore intacts aujourd'hui datent des 17,18 et 19ème siècles. Anciennes casemates de défense Vaudoise, vestiges d'oppida gaulois, ou villages retranchés construits pendant les invasions du Moyen age, ces bories préservent leurs secrets parmi les convictions controversées des historiens.

En les respectant, au combien prendrons nous soin de ce bel héritage sorti de la terre du Luberon...

Le village des Bories de Gordes, classé "Monument Historique" en 1977, constitue le groupement le plus important de cet habitat de pierre sèche caractéristique du Pays d'Apt.


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