LA COUPO SANTO  

     

REFRIN

Coupo Santo
E versanto,
Vuejo à plen bord,
Vuejo abord
Lis estrambord
E l'enavans di fort !


Prouvençau, veici la Coupo
Que nous vèn di Catalan :
A-de-rèng beguen en troupo
Lou vin pur de noste plant !

D'un vièi pople fièr e libre
Sian bessai la finicioun ;
E, se toumbon li Félibre
Toumbara nosto nacioun.

D'uno raço que regreio
Sian bessai li proumié gréu ;
Sian bessai de la patrio
Li cepoun emai li priéu.

Vuejo-nous lis esperanço
E li raive dôu jouvènt,
Dôu passat la remembranço,
E la fe dins l'an que vèn.

Vuejo-nous la couneissènço
Dôu Verai emai dôu Bèu
E lis àuti jouïssènço
Que se trufon dôu toumbèu.

Vuejo-nous la Pouësio
Pèr canta tout ço que viéu,
Car es elo l'ambrousio
Que tremudo l'ome en Diéu.

(se canto dre)

Pèr la glàti dôu terraire
Vautre enfin que sias counsènt
Catalan, de liuen, o fraire,
Coumunien tôutis ensèn !
REFRAIN

Coupe sainte
Et débordante
Verse à pleins bords
Verse à flots
Les enthousiasmes
Et l'énergie des forts!


Provençaux, voici la coupe
Qui nous vient des Catalans
Tour à tour buvons ensemble
Le vin pur de notre cru.

D'un ancien peuple fier et libre
Nous sommes peut-être la fin
Et si les Félibres tombent
Tombera notre nation.

D'une race qui regerme
Peut-être sommes-nous les premiers jets
De la patrie, peut-être, nous sommes
Les piliers et les chefs.

Verse-nous les espérances
Et les rêves de la jeunesse
Le souvenir du passé
Et la foi dans l'an qui vient.

Verse-nous la connaissance
Du vrai comme du Beau
Et les hautes jouissances
Qui se rient de la tombe.

Verse-nous la poésie
Pour chanter tout ce qui vit
Car c'est elle l'ambroisie
Qui transforme l'homme en Dieu.

(se chante debout)

Pour la gloire du pays
Vous enfin nos complices
Catalans de loin ô frères
Tous ensemble, communions.
La coupe Félibrige
    Fréderic Mistral - Avignon 1867


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