LES PEINTRES CELEBRES en Provence (Non exhaustif)   
   

La Provence jouit d'une réputation originale dans l'histoire de l'art français et européen. Des fresques du XIIe siècle aux grands formats néo-classiques, la Provence est riche d'oeuvres majeures. Toutes les grandes périodes de l'histoire de l'art sont peu ou prou représentées, mise en valeur dans un riche réseau de musées ou monuments ouverts à la visite. Mais la Provence occupe une place originale, pèse d'un poids particulier dans l'histoire de l'art moderne et contemporain. Pendant quelques décennies les plus artistes séjourneront en Provence et participeront à cette explosion de la couleur et des formes qui caractérise la modernité.


FRANÇOIS-MARIUS GRANET
HONORE DAUMIER
FELIX ZIEM
PAUL CEZANNE
VINCENT VAN GOGH
GEORGES BRAQUE
AUGUSTE CHABAUD
EDGAR MELIK
YVES BRAYER
LA « DYNASTIE » AMBROGIANI
VICTOR VASARELY


FRANÇOIS-MARIUS GRANET 1775 - 1849

Compatriote de Cézanne, avant lui, Granet « ouvre la boîte » des couleurs... Natif d’Aix-en-Provence, son père est maçon et le petit Granet préfère le pinceau à la truelle... Il entre à l’école gratuite de dessin et s’instruit auprès d’un peintre italien et plus tard de Constantin.
La famille est modeste et à dix sept ans, il vend quelques petits travaux, avant de s’engager dans la Société Populaire pour participer au siège de Toulon. Là, il devient dessinateur de l’Arsenal.

EN PEINTURE ET EN COULEUR !
A l’école de dessin, François Granet a rencontré Auguste Forbin dont il est devenu l’ami. Il part le rejoindre à Paris mais revient rapidement à Aix, appelé par le devoir familial. Ses parents sont emportés par la maladie et il doit assumer la charge de ses soeurs.
Il séjourne de longs mois au Château de la Barben (près de Salon de Provence). Enfin, il retourne à Paris et suit la formation de l’atelier de David. Il ne peut régler son inscription mensuelle et déserte donc ce « haut lieu » de la peinture.
Il loge alors dans le couvent désaffecté des Capucines et entreprend ses recherches picturales d’ombre et de lumière. Le « Cloître des Feuillants » présenté au Salon lance le jeune peintre mais le limite aussi dans ce registre (couvents, monastères, cimetières...)

CONSECRATION
Entre 1902 et 1930, il est le plus souvent à Rome. Ingres réalise le fameux portrait de l’aixois qui se trouve aujourd’hui au Musée Granet.
C’est dans la capitale romaine que le peintre se marie avec Nena, italienne. Granet est devenu célèbre et vend l’une de ses toiles à l’Impératrice Joséphine. Les faveurs de Forbin, grand patron des Beaux-Arts, ne l’ont pas oublié. Il est nommé conservateur de Versailles et doit résider dans la capitale. Il sera également directeur des Musées Royaux sous Louis-Philippe et Inspecteur Général des Beaux-Arts.
A la révolution de 1848, il est destitué de ses pouvoirs et repart à Aix en Provence où il a acquis une bastide provençale en 1825.
La lumière, le soleil et cette atmosphère de Provence ont exercé le même charme à chacun de ses séjours. Il y puise ses motifs d’inspiration à la fois sombres et colorés.

« Le Parapet de la terrasse à la Bastide de Malvalet », « La Sainte Victoire selon Granet » rendent hommage à cette nature provençale.
1849. Aix en Provence. François Granet ne peindra plus.

INVITATION A LA COULEUR...
Le Musée Granet
Place Saint-Jean de Malte.
13100 Aix-en-Provence
Tel 04 42 38 14 70
Ouvert tous les jours sauf le mardi et certains jours fériés de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 18h00.

L’Hôtel abritait la commanderie des chevaliers de Maltes. Il est devenu le musée et présente une des plus belles collections de peinture.
François Granet a légué une riche partie de ses oeuvres.
Ecole Italienne (XIV-XVIII siècle), école d’Avignon, écoles françaises, provençales, flamande, hollandaise, allemande, sculptures... sont représentées. Et les toiles de Cézanne bien sûr !
Collection d’Art Contemporain.
« Au premier jour de soleil, descendre en Provence pour y passer quelques mois avec amis et jouir des fleurs et de notre belle lumière ».
F. Granet

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HONORE DAUMIER 1808 - 1879

IL DESSINE, IL PEINT, IL SCULPTE...
Son père, Jean-Baptiste Daumier, vitrier à Marseille, préfère les alexandrins à la « prose » du bâtiment. Le poète qui reçoit les encouragements de l’Académie de Marseille, va chercher la consécration à Paris. Le jeune Honoré n’aura vécu que 8 ans dans la Cité Phocéenne. Cette famille méridionale tente de « réussir » dans la capitale mais le père Daumier ne recueillera qu’un maigre succès. Un livre de poésie offert au roi Louis XVIII et une tragédie « Philippe II » jouée durant plusieurs mois, n’assurent pas le confort financier.
Daumier fils travaille à 12 ans chez un libraire puis chez un huissier et enfin chez l’éditeur Zephirin Belliard, d’origine marseillaise, où il se familiarise avec la lithographie.
Il aurait fait un bref passage à l’académie Suisse, il aurait eu quelques contacts avec Alexandre Lenoir et se serait formé aux côtés du peintre Ramelet...

LA VIE PARISIENNE !
L’artiste a l’oeil critique, le geste aisé et le crayon alerte... Il n’en faut pas moins pour que Daumier s’adonne à la caricature. Baudelaire, Théodore de Banville et d’autres s’accordent à souligner le désintéressement, la générosité et la franchise de leur ami, peu bavard au demeurant.
A cette époque, le gouvernement est agité, Paris est un théâtre et... Daumier se charge des décors !
Ses premières illustrations paraissent dans le journal « Silhouette » puis il travaille pour « la Caricature », organe dirigé par le très virulent Charles Philippon qui l’a créé en 1830.
Républicain, Daumier utilise sa foi et son talent pour « croquer » quelques grandes figures de la politique. La célébrité arrive avec le portrait de Louis-Philippe, imaginé sous les traits de Gargantua...
La plaisanterie lui coûte 6 mois de prison et les feux de l’actualité.
Avec la suppression de la liberté de la presse en 1835, « la Caricature » disparaît et Daumier travaille alors pour Charivari. Ses gravures témoignent d’un esprit polémiste : Les Cent et Un, Les Bons Bourgeois, Robert Macaire (acteur- Comédien), Les Moeurs conjugales, Les Gens de Justice, révèlent l’histoire et la société de cette période prérévolutionnaire.
En 1946, il se lie avec Delacroix, Daubigny et Corot qui l’assistera jusqu’à la fin de sa vie.

Avec la Révolution (1848), ses caricatures retrouvent bonne mine dans le personnage de « Ratapoil » créé de toute pièce pour s’opposer au bonapartisme.

DES CRAYONS ET DE LA GLAISE...
Caricaturiste et sculpteur Les bustes des parlementaires, Ratapoil, les bas reliefs des Emigrants manifestent l’agilité et l’observation du maître.
Peinture... il expose au Salon mais le succès n’est pas au rendez-vous. Le Fardeau, Le Haleur, La Blanchisseuse...n’arrivent pas à susciter l’attention. De 1860 à 1863, Daumier se consacre exclusivement à la peinture qui exprime son romantisme populaire. Le Boucher, L’Orgue de Barbarie, Le Charcutier sont au « jeu » du drame et de la comédie et donnent à voir les gestes et les scènes du quotidien.
Son livre de chevet est Don Quichotte qu’il peindra en multiples situations. Le Mélodrame, Les Joueurs d’Echecs, L’Amateur d’Estampes, Un Wagon de Troisième Classe sont quelques unes de ses oeuvres.
La réussite et la gloire sont défaillantes et l’artiste vit modestement.
Il est menacé de cécité comme pour avoir trop aimé et trop regardé...
Il ferme les yeux définitivement sur le monde...
Le 11 février 1879, l’artiste meurt dans une petite maison de Valmondois.

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FELIX ZIEM 1821-1911

MARTIGUES EN COULEUR !
Si le premier à « croquer » cette petite ville aux multiples canaux remonte au XVIIIème avec Joseph Boze et ses pastels, Félix Ziem ranime la palette de Martigues, 100 ans plus tard. Il sera suivi de Francis Picabia pointilliste, de Raoul Dufy pré fauviste, d’André Derian ou encore de Nicolas de Staël qui feront « naviguer » leur pinceau d’un canal à l’autre.
Sa mère est bourguignonne, son père polonais, Félix Ziem naît à Beaune sous les hospices de Bacchus.
Il suit les cours des Beaux-Arts à Dijon où son talent mais aussi son caractère se font remarquer, jusqu’à être exclu de cette institution.

L’Italie appelle l’artiste qui part à pied et sans argent. Pour subvenir à ses besoins, il s’adonne aux portraits et joue du violon... En chemin, Ziem-le-voyageur fait étape à Marseille et s’y installe.

MEDITERRANEE
Premier emploi : apprenti architecte chez le responsable de la construction du canal de Marseille. Il est envoyé à Roquefavour pour surveiller les travaux de l’aqueduc d’où il découvre l’Etang de Berre et Martigues.
Dessins et aquarelles célèbrent le pittoresque de la ville sous une lumière exceptionnelle qui souligne les contours et délimite les canaux...
Ziem aborde les débuts de sa carrière d’artiste qui est vite confirmée par la visite du Duc d’Orléans à Marseille en 1839. L’aristocrate apprécie le travail du bourguignon et lui passe commande de trois de ses oeuvres.

LA VIE D’ARTISTE...
Venise, Constantinople, Londres, Tunis, Paris, Baden-Baden, Rome, Naples, Amsterdam. Le peintre, globe-trotter, se déplace d’atelier en atelier, cultive ses relations avec la belle société européenne, vend ses oeuvres au Prince de Galles, aux Rothschild, donne des leçons au futur Léopold de Belgique et mène un parcours « doré » au gré de la lumière des plus brillants salons.

Ziem fréquente aussi ses comparses, peintres et sculpteurs, qui se nomment Théodore Rousseau, Charles Daubigny, Jean-Baptiste Corot, Vincent Van Gogh et Eugène Delacroix qui reconnaît son talent. Il se lie d’amitié avec Rodin, côtoie Théophile Gautier, les frères Goncourt ou encore Alexandre Dumas fils.
Consécration éminente, sa côte est au plus haut de son vivant. C’est en 1860 que le peintre s’installe dans la « Venise Provençale » (Martigues) pseudonyme célèbre dont on lui attribue la paternité.

Il loue une maison au bord de l’étang de Caronte, au lieu dit le Chat-Noir (peint également par Cézanne), avant d’acheter une propriété qu’il aménage avec un goût original d’inspiration orientaliste.
Ziem continue à parcourir l’Europe et revient tous les 2 ou 3 ans dans la cité martégale où le panorama s’étire dans l’horizon tranquille de la Méditerranée. Les tartanes des pêcheurs tourmentées par le mistral, révèlent un autre charme qui affirme que le climat est roi en Provence !
Toutes ces images sont saisies et souvent reproduites frénétiquement.
Le nombre de ses peintures est évalué à 4.000.
Peintre hors des courants, il a joui de la gloire et de la richesse durant son vivant, mais la mode balaie son souvenir.
Nonagénaire avec une vie bien remplie, le peintre est mort dans son atelier parisien de la rue Lepic.

AIMEZ-VOUS ZIEM ?
Bienvenue au Musée créé en 1909 grâce au don du peintre fait à la ville de Martigues. Ses héritiers ont aussi légué un certain nombre d’oeuvres et les acquisitions de la ville ont complété la collection.

Musée Ziem
Bd du 14 Juillet
13500 Martigues
Tel 04 42 80 66 06
Ouvert de 14h30 à 18h30 du mercredi au dimanche / de 10h00 à 12h00 et de 14h30 à 18h30 de juillet à août.

« Je pense souvent aux Martigues, à ces belles impressions reçues dans mon jeune âge... » F. Ziem

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PAUL CEZANNE 1839 - 1906

Aix-en-Provence au meilleur de sa couleur !
Paul Cézanne naît dans la cité illustre le 19 janvier 1839 !
Auguste, son père, est d’abord négociant en chapeaux et fonde la banque Cézanne-Cabassal en 1848 dont la succession semble assurée par Paul...
Après l’école St-Joseph, Paul est élève au Collège Bourbon (le lycée Auguste Mignet), où il rencontre son ami Zola.
Le jeune Cézanne annonce déjà des prédispositions au domaine artistique.
Il suit des cours à l’école de dessin et s’intéresse aussi à la littérature et à la musique qu’il pratique avec son célèbre complice, en jouant dans un orchestre (Zola est flûtiste).
Après son baccalauréat et une année d’études de droit, il donne libre cours à sa vocation : la peinture.

PARIS-PROVENCE... ALLER-RETOUR !
En 1861, il séjourne à Paris, retrouve Zola et rencontre Pissaro. Sa première expérience avec la capitale ne le satisfait pas. Il rentre à Aix pour travailler dans la banque de son père. Cézanne ne renonce pas pour autant aux pinceaux : il continue à suivre l’enseignement de l’Ecole Municipale de Dessin d’Aix. Très vite, il retourne à l’Académie Suisse de Paris, où il voit à nouveau Pissaro et fait la connaissance de Renoir, Sisley, Monet, les chefs de file de l’impressionnisme.
Bien que la peinture de Monet le séduise, il demeure fidèle à ses premières « amours » : Delacroix et Courbet qui sont un exemple de réalisme. Aller toujours plus loin dans ses sujets, harmoniser les passages de couleurs, valoriser la forme et la rendre « solide »...voilà ses véritables motivations.
De perpétuelles recherches favorisent ses déplacements de Paris en Provence, et vice-versa, il explore, affine et détaille sans cesse.
Lorsque la guerre Franco-Prusse (1870) éclate, Cézanne se réfugie à l’Estaque à proximité de Marseille et peint face à la mer...

A LA LUMIERE
De nombreuses toiles marquent son séjour et révèlent cette banlieue au temps jadis. La topographie variée du Midi de la France est un « modèle » de choix pour l’artiste. Les rochers, l’horizon qui se détache un peu, beaucoup, passionnément, les jours de Mistral, le relief, parfois aride tantôt vallonné, composent ces paysages baignés de lumière et suscitent une réelle inspiration à la palette du virtuose. « Architecte » de la peinture, ses paysages affichent des volumes travaillés à la couleur.

L’artiste déclare d’ailleurs qu’il veut faire du « Poussin sur nature », plus exactement il accepte l’influence impressionniste sans occulter le « sens de la netteté » et de la réalité...à la façon de Poussin.
« Il faut traiter la nature par le cylindre, la sphère et le cône, le tout mis en perspective » précise le peintre.

Avant de partir vers sa terre provençale, il rencontre Hortense Fiquet qui lui donne un fils en 1871 et qu’il épousera en 1886 à Aix-en-Provence. Cette même année, les liens sont rompus avec Zola qui a écrit « l’Oeuvre » relatant la vie d’un « peintre raté »...
Il participe à sa première exposition impressionniste en 1874, où il présente chez Nadar « Une Moderne Olympia », interprétation moderne de la scandaleuse Olympia de Monet exécutée 10 ans auparavant. La critique l’éreinte. Cet échec est brûlant, il refusera d’exposer pendant une longue période.

AIX-EN-PROVENCE...CEZANNE PEINT...
En 1883, il s’installe dans la cité du Roy René et mène une existence bourgeoise colorée par sa passion à laquelle il se consacre ardemment.
La série de « Montagne Sainte-Victoire »..., le « Clos St-Joseph »...le thème des « Baigneurs et Baigneuses » qui évoque son expérience voluptueuse dans les eaux de l’Arc, rivière environnante d’Aix-en-Provence, affirme une lumière vive qui donne une vision simplifiée des motifs.
C’est dans le Midi que Cézanne élabore la thématique principale de son oeuvre.
La première exposition consacrée uniquement à l’artiste est organisée à la galerie Vollard à Paris en 1895. Les artistes de la nouvelle génération, Emile Bernard, Maurice Denis, les Nabis, découvrent un grand maître, issu de la Provence, et qui a su rendre son art universel.
Quatre année plus tard, Aix-en-Provence retrouve son « enfant terrible » qui ne la quittera plus.
En 1902, il se fait construire un atelier sur le chemin des Lauves pour être plus près de son modèle « la nature »...
Il s’éteint à 67 ans.
On peut voir les oeuvres de Cézanne dans tous les plus grands musées du monde. Musée Granet (Aix-en-Provence), Musée du Louvre et d'Orsay (Paris), National Gallery et British Museum (Londres), Metropolitan Museum et Museum of Modern Art (New York), Musée de l'Hermitage (Saint Petersbourg)...

Circuit Paul Cézanne  Aix-en-Provence

Atelier Cézanne
9, avenue Paul Cézanne
13100 Aix-en-Provence
Tel. 04 42 21 06 53
Ouvert tous les jours sauf mardi et jours fériés de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 17h00 en hiver et de 14h30 à 18h00 en été.

« Des toits rouges sur la mer bleue ...le soleil est si effrayant qu’il me semble que les objets s’enlèvent en silhouette non pas seulement en blanc ou noir, mais en bleu, et rouge, en brun, en violet. » Cézanne raconte l’Estaque à Pissaro.

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VINCENT VAN GOGH 1853 - 1890

Anna Cornelia, l’épouse du pasteur Van Gogh donne naissance à Vincent, le peintre maudit, au presbytère de Groot Hunter.
L’année précédente, la jeune femme a perdu un enfant mort-né, baptisé également Vincent...
D’origine néerlandaise, Van Gogh voyagera à la quête de la sérénité... Arles et Saint-Rémy-de-Provence jalonnent le parcours de ce destin tragique.
Quelle est donc cette vie animée par une seule passion ?
Etudes médiocres interrompues à 16 ans, vendeur de reproduction dans une galerie de peintures, examen d’entrée à l’université de théologie d’Amsterdam, échec, et quelques dessins exécutés « instinctivement », sont les premiers pas hésitants du jeune Van Gogh.
Enfin, le goût de la peinture « se dessine » clairement et Vincent décide de s’y consacrer sans demi-mesure.
En 1880, il travaille avec Anton Van Rappard à Bruxelles. Cinq ans plus tard il suit les cours des Beaux-Arts d’Anvers mais ne fait qu’un bref passage dans cette institution.

En 1886, il rejoint son frère Théo à Paris qui le soutient moralement et financièrement. Là, il intègre le célèbre atelier Cormon fréquenté par d’autres artistes comme Emile Bernard et Toulouse-Lautrec.
En revanche, Paris, les plaisirs de la capitale, ses contacts parfois difficiles avec les autres peintres, l’encouragent à partir dans le Midi. Il a vécu à Arles de février 1888 à mai 1889, époque qui fut l'une des plus fécondes pour son oeuvre.

1888. ARLES, TERRE D’ACCUEIL ET D’INSPIRATION.
Il s’installe à l’hôtel restaurant Carrel tenu par les Ginoux.
La campagne, les vergers de fleurs, la « palette » de couleurs de cette région, la lumière qui habite ce « pays » nourrissent l’imaginaire de l’artiste. Il semble apaiser ses angoisses malgré le manque de revenus confortables.
Rapidement, Vincent quitte la pension et aménage « La Maison jaune » pour en faire « une maison d’amis ». Gauguin est l’invité de « marque » attendu. Son complice l’a convaincu : « Tout l’avenir de l’Art Nouveau est dans le Midi ». Peinture en duo au rythme et aux nuances de la Provence, la collaboration est fructueuse et passionnée. Chacun exprime son talent ...
La vigne Rouge de Vincent répond aux Vendanges de Gauguin, Madame Ginoux « Au café » joue l’Arlésienne avec l’artiste néerlandais...
Mais cette entente est perturbée par leurs échanges qui tournent à l’affrontement...Gauguin décide de partir...Vincent est retrouvé ensanglanté et sans connaissance...C’est l’épisode de l’oreille tranchée qui déclare un déséquilibre certain. Le peintre est transporté à l’hôtel Dieu où il sera en proie au délire.

Vincent est dans un état de santé difficile mais s’acharne au travail, il peint et repeint. Le célèbre autoportrait, l’homme à la pipe, les Tournesols, la Berceuse marquent cette période.
La raison échappe à l’artiste qui continue à travailler jusqu’à l’épuisement. L’hospice Saint-Paul de Mausole à Saint-Rémy accueille le peintre en Mai 1889, il y restera jusqu’à son départ pour Auvers-sur-Oise où s’achève cette vie tourmentée.

LA PROVENCE ET DES TABLEAUX..
. Van Gogh affectionne les portraits, le Facteur Roullin illustre l’homme du Midi de la France. La place du Forum, Le Mas au Saintes-Maries-de-la-Mer, le Champs aux coquelicots, La nuit étoilée, la Sieste, les Iris...sont autant de louanges à la couleur...
Au total 879 peintures composent l’oeuvre immense de celui qui, arrivé en France, signe Vincent. Parmi elles 200 sont réalisées en Provence.
La première et seule toile vendue de son vivant n’est autre que « La Vigne rouge » peinte en Arles à la période Gauguin.

Circuit VAN GOGH Arles et St Rémy-en-Provence
Fondation Van Gogh
24 bis, rond point des Arènes
13200 Arles
Tel. 04 90 49 94 04
Ouvert de 10h00 à 19h00.

« ...maintenant que j’ai vu la mer ici, je ressens tout à fait l’importance qu’il y a à rester dans le Midi... aussi ai-je la conviction que justement par un long séjour ici, je dégagerai ma personnalité... » V. Van Gogh

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GEORGES BRAQUE 1882 - 1963

« Je n’ai jamais eu l’idée de devenir peintre pas plus que de respirer... »
C’est Monsieur Braque qui donne le premier souffle de vie au petit Georges à Argenteuil...
A 11 ans, l’enfant entre au lycée du Havre où sa famille s’est installée et suit les cours du soir à l’école des Beaux-Arts.
Après le baccalauréat, il entre chez son père qui est entrepreneur de peinture en bâtiment mais également artiste amateur.

P COMME PARIS ET... PEINDRE !
Apprentissage chez Leberthe et cours de l’atelier municipal des Batignolles sont les premières « esquisses » d’une carrière.
Et puis, la rencontre de Picabia et Marie Laurencin, les visites régulières au Louvre certifient une vocation, la peinture de Braque.
Il part à Anvers avec Friesz, qui l’initie à la peinture Fauve que Braque a découverte, d’ailleurs, au Salon des Indépendants.

ROUGE, VERT, JAUNE... ET LEURS NUANCES !
Direction le Sud... La lumière est la source et la vitalité qui éclairent les premières toiles de l’artiste. Braque part explorer ce « petit village » proche de Marseille, l’Estaque où les pinceaux de Cézanne ont déjà « rodé »...
De 1907 à 1910, le peintre séjourne dans cette anse méditerranéenne, part aussi à La Ciotat... Il contemple les petits ports, sillonne la campagne, parcourt les sentiers de garrigue surplombant la mer...
Comment résister à cette palette ?
Entre temps, il se rend au Salon d’Automne pour voir la rétrospective de Cézanne, il est fasciné.
Si les couleurs de Braque s’en donnent à « coeur joie » et célèbrent une Provence riante, son univers est bel et bien structuré. Les volumes géométriques appellent le respect et l’architecture colorée s’impose avec justesse...
« Passage à l’Estaque », « Port de l’Estaque », « L’Olivier près de l’Estaque », « L’Estaque » et toute une série de tableaux dont les thèmes se déclinent pour tendre vers le presque parfait, illustrent la période Fauve de Braque, « le plus attrayant des fauves ».

En 1907, « Paysage de braque » annonce le nouveau tournant cubiste. C’est avec Picasso que l’artiste se livre à cette recherche des formes. « J’aime la règle qui corrige l’émotion ».

UNE NOUVELLE PALETTE
Les ôcres-gris ponctués de blanc et de noir sont le mieux adaptés à la figuration de l’espace. Allègrement, les deux complices construisent l’univers de l’objet-roi ! Lorsque les deux artistes perçoivent cette absence de couleurs comme une limitation, ils ajoutent un nouvel élément : les collages.
C’est un brin de réalité qui se joint à la toile du peintre.
En 1920, Braque se met à la sculpture.
Trois ans plus tard, la peinture en musique... Voilà les décors du ballet « Les Fâcheuses » de Boris Kouchno sur une musique de Auric. Il renouvelle l’expérience avec Massine pour la chorégraphie de « la Salade » et cette fois sur la musique de Darius Milhaud...

UNIVERSELLEMENT... BRAQUE !
En 1937, il reçoit le Prix Carnegie Institute.
Onze ans plus tard, il obtient le Grand Prix de peinture à la Biennale de Venise. En 1956, il est inspiré par le thème de l’oiseau qui marque sa dernière période. Aussi simple soit-il, n’est-ce pas l’essence de l’art ?
« A tire d’aile » a suscité de longues semaines de travail où le peintre ajoutait de la peinture grisâtre couche par couche... jusqu’à ce que la toile soit devenue encroûtée. Le ciel est un gros cumulus mouvant plus tangible que l’oiseau... Ce dernier sera peint et repeint innocemment posé... sur la toile !
31 août 1963, Braque s’envole dans le ciel de Varengeville.
L’Etat organise des funérailles nationales et André Malraux prononce l’éloge funèbre devant la colonnade du Louvre.
« Je peux dire que les premiers tableaux de l’Estaque étaient déjà conçus avant mon départ. Je me suis appliqué encore, néanmoins, à les soumettre aux influences de la lumière, de l’atmosphère à l’effet de pluie qui ravivait les couleurs »...

« C’est dans le Midi que j’ai senti monter en moi toute mon exaltation... Là, au contraire, quelle révélation, quel épanouissement ».
G. Braque

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AUGUSTE CHABAUD 1882 - 1955

Petit-fils de pasteurs cévenols et fils de tanneur, Auguste Chabaud naît à Nîmes. A seize ans, il entre à l’école des Beaux-Arts d’Avignon et suit les cours de Pierre Grivolas. C’est là qu’il rencontre René Seyssaud avec qui il se lie d’une longue amitié.

PEINDRE...
En 1899, il continue sa formation à Paris : l’Académie Jullian, les Beaux-Arts, l’Atelier Cormon et de Verrière où il fait la connaissance de Matisse. Sa famille s’est installée à Graveson. La crise du phylloxera oblige le jeune artiste à revenir au domaine familial et à choisir un métier...
En 1903, il part effecteur son service militaire en Tunisie. Son séjour inspirera plusieurs toiles qui évoquent l’imagerie orientale.
De retour en France, il passe plus d’une année à Paris : fêtes et vie nocturne illustrent de nombreux dessins et tableaux.
Il finit par retourner dans le Midi et se déplacera au gré des expositions. En 1907, il expose au Salon d’Automne. Un an plus tard, il est présent au salon des Indépendants ; en 1912 ses toiles sont à la galerie Bernheim-Jeune et, l’année suivante à New-York où il participe à l’Armory Show.
Mais la guerre appelle le citoyen...
Enfin il s’installe définitivement à Graveson et se marie en 1922. Il aura huit enfants de cette union.

FAUVE OU EXPRESSIONNISTE ?
Chabaud révèle dans ses toiles cette intensité chromatique caractéristique des fauvistes.
Et pourtant, la simplification des formes, l’expression plastique et l’emploi généreux du noir l’inscrivent dans ce courant européen de l’expressionnisme. Ses thèmes favoris sortent tout droit de la vie rurale et des paysages familiers du Midi.
D’immenses panneaux brossent des scènes de bergers, de gitans et favorisent le contraste violent des couleurs.
« Le berger dans la Montagnette » et « Les femmes en méditation sur la colline » sont des sujets peints et repeints... comme « l’obsessionnelle » Sainte Victoire de Cézanne.
Le célèbre tableau « Hôtel-Hôtel » est au musée de l’Annonciade à St-Tropez, « Les filles accueillant les Saphis » ont investi le Musée des Beaux-Arts de Marseille.
Et « La place de Graveson » à Leningrad ?
Ce tableau est au Musée de l’Hermitage.
Même le Musée du Vatican fait honneur à Chabaud avec cinq oeuvres dont « La procession sortant de l’église ».

Le Musée Réattu en Arles, le Musée des Beaux-arts de Toulon, le Musée de Castre à Cannes et le Musée d’Arts Moderne se sont mis également à la palette du peintre... celui qui fut nommé « l’ermite de Graveson ». Non content d’avoir ouvert le chemin à la peinture moderne, Auguste Chabaud a pris aussi la plume pour s’exprimer... Il fut d’ailleurs l’ami de F. Mistral et participe à diverses publications dont « Peinture pure », « Poésie pure », « Le Tambour de Gautier ».
Il décède le 23 mai dans son Mas de Graveson.
En 1992, la petite ville a créé le Musée Auguste Chabaud qui réunit une cinquantaine de toiles.

Musée Auguste Chabaud
Cours National
13 690 Graveson
Tel. 04 90 90 57 02
Ouvert tous les jours d’octobre à mai de 13 h 30 à 18 h 30 et de juin à septembre de 10 h à 12h et de 15h à 19h.

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EDGAR MELIK 1904-1976

D’origine arménienne, les Mélik s’installent à Paris sous Napoléon III.
Le deuxième enfant de la famille s’appellera Edgar. Le père exerce une activité brillante dans le secteur de l’orfèvrerie et la maman est musicienne.
Le jeune Mélik poursuit des études classiques et obtient son diplôme de professeur avant de s’engager dans un « déterminisme plastique ».
En 1925, il peint ses premières toiles et s’inscrit à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris où il découvre les grands noms de la peinture moderne.
Quatre ans plus tard, il part pour l’Espagne et parcourt le pays : Majorque, Alicante, Malaga, Grenade. De retour en France, il passe par les Saintes-Mariesde- la-Mer avant de rejoindre Marseille.
En 1933, il se fixe dans la Cité Phocéenne et aménage un petit atelier près de la Plage des Catalans. Les bords de mer, le célèbre pont transbordeur, le Vieux Port, le Fort Saint-Jean représentent ses premiers paysages méditerranéens.

EN PEINTURE, EN FORME ET EN COULEURS !
Quelles meilleures scènes que l’agitation quotidienne de cette ville rythmée par une « atmosphère exubérante » ? Les marins, les poissonnières, les pêcheurs, les lavandières ... autant de scènes typiques animent l’imaginaire de l’artiste. A 30 ans, le peintre qui est dans le sillage intellectuel de cette grande ville, côtoie l’équipe des « Cahiers du Sud » et la compagnie du « Rideau gris », troupe théâtrale fondée par Louis Ducreux. Les Frères Roussin appartiennent aussi au cercle très convivial de cette intelligentsia phocéenne. L’artiste est déjà un « brin » connu et contrairement aux grands Maîtres, il a quelques revenus réguliers grâce à la vente de ses tableaux.
Coup de coeur d’artiste : Le château de Cabriès, situé entre Aix et Marseille est construit sur un piton rocheux, et le village avec ses rues étroites ne manque pas de charme. Quant à la bâtisse médiévale, elle a abrité les Comtes de Provence jusqu’à la Révolution. Le peintre découvre ce nid d’aigle ouvert sur la montagne Sainte- Victoire qui a déjà séduit d’autres artistes...
C’est ici que sera son atelier, c’est là qu’il choisit sa demeure...
Mélik travaille, reçoit de nombreux amis, sculpteurs, céramistes, écrivains dont Giono ou encore Lil Marton, galeriste à Marseille et unique marchand accepté au Château. C’est une période dorée, à l’écart de l’actualité brûlante.

UNE FAÇON DE PEINDRE...
Les paysages et les scènes de rue disparaissent de sa palette. La couleur, plombée d’ombre et de lumière, disposée en couches larges, se juxtapose aux traits de fusain et limite certains contours.
A la quête de la lumière, le blanc éclaire ses toiles et Mélik « butine » les différentes tendances. Résultat : une peinture personnalisée, hors du monde présent.
Le peintre oscille entre la joie et l’inquiétude, humeur qui s’exprime dans son travail.
Aussi Mélik, solitaire, crée des femmes en forme de cavale et des hommes mi bêtes. Sa palette se résume à trois couleurs : le rouge feu, le bleu et le jaune terre habitent son univers.
L’artiste aime la musique bien sûr et comme sa peinture, il affectionne un répertoire varié : Beethoven, Moussorgski, Ravel, Brassens, Edith Piaf... accompagnent sa solitude. Il réalise d’ailleurs sept dessins au fusain de la « Môme » qui était passée au Théâtre des variétés de Marseille. Paranoïaque, le peintre mène un combat poétique qu’il dédie à son oeuvre et semble se trouver quelques affinités avec Van Gogh.
Mélik signera une dizaine de portraits du célèbre Vincent.
Enfant adoptif de la Provence, en 1960, « l’acte » est confirmé par l’exposition « Cent ans de peinture en Provence » au Musée Cantini de Marseille, à laquelle participe l’artiste.
Le peintre a une véritable aversion pour les galeries et se sépare difficilement de ses oeuvres qui ne sont vendues qu’à des collectionneurs « méritants ».
Cette détermination se renforce avec le temps et il préfère mourir de faim que de « commercialiser » ses toiles.
Une fin tragique à 76 ans. Il est retrouvé à demi brûlé devant sa cheminée...

Bienvenue au Château :
La ville de Cabriès a ouvert un Musée dans le Château de Mélik.
Château de Cabriès
Le Château
13480 Cabriès
Tel. 04 42 22 42 81
Ouvert tous les jours sauf le mardi et le dimanche de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 18h00.

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YVES BRAYER 1907 - 1990

Il naît à Versailles, s’éteint à Paris et repose aux Baux de Provence... Monsieur Brayer Père est officier et sera nommé à Bourges en 1914 avant d’être mobilisé par la guerre.
Yves, qui émerveille sa maman avec ses dessins, est inscrit à l’école des Arts Appliqués de la ville...

DESSINS ET PEINTURES...
En 1924, la famille s’installe à Paris. Le jeune Brayer fréquente les académies de Montparnasse et prend le chemin de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts. Un an plus tard, il expose déjà ses dessins au Salon d’Automne, puis au Salon des Indépendants. Remarqué par les institutions, il obtient bourses et subventions qui lui permettent de voyager en Espagne et au Maroc.
Les lauriers ne s’arrêtent pas là...
Il obtient le Grand Prix de Rome et séjourne dans le temple des arts, la Villa Médicis.
Les expositions se multiplient, les voyages aussi, à New-York, à Venise, au Japon, et au Mexique. Entre ses déplacements, il oeuvre aussi pour le théâtre... Il a conçu notamment les décors et costumes de ballets comme « Joan de Zarissa » et se lie d’amitié avec Serge Lifar.
Brayer explore une nouvelle source d’inspiration, la danse. Parmi les ballets pour lesquels Brayer aura collaboré, « La Branche des oiseaux » de Milhaud fait partie aussi de son répertoire.

VIVE LES COULEURS... DE LA PROVENCE !
En 1945, après son mariage, Brayer se rend à Saint-Rémy-de-Provence qu’il connaissait pour y être passé.
Cette nature s’étend jusqu’en Camargue ; la lumière souligne les paysages, les éclaire sauvagement ou les illumine avec grâce. Le relief composé de dentelles grises et blanches et de pics se révèle puissant...
Les pinceaux de Brayer se promènent... L’artiste découvre le jeu des volumes, célèbre la « pierre du Midi », devenue historique dans les monuments, et met à la fête toutes ces couleurs !
D’ailleurs l’ombre de Van Gogh est encore présente et donne raison à cette terre. Après les « Corridas », « Les arènes de Vérone », « L’escalier du Capitole » de Rome, voilà d’autres noms qui parlent de terroir, de région ensoleillée

Le peintre acquiert une maison dans le village des Baux et se partage entre la Camargue et la Provence.
Autre exercice du maestro, l’illustration d’ouvrages à tirage limité.
Les textes de Mistral, Giono, Claudel, Montherlant ont ce privilège.
En 1974, il décore la chapelle des Pénitents située face à l’église St Vincent dans le village. Là, il offre au regard le plus chaleureux des « spectacles » de ce pays : « La nuit de Noël des Bergers en Provence ».
1977. Membre de l’Académie des Beaux-Arts, il est nommé conservateur du Musée Marmottan Claude Monet à Paris.
29 mai 1990, les couleurs des Baux de Provence ont perdu leur artiste...

RETROUVER BRAYER...
L’Hôtel des Porcelets est une belle demeure de la fin du XVI siècle qui célèbre la mémoire du peintre de la Provence.
C’est le Musée Yves Brayer aux Baux de Provence qui regroupe l’ensemble de l’oeuvre de l’artiste.
Son atelier, son décor familial mais aussi les toiles qui témoignent de ses voyages au Maroc, en Espagne et bien sûr dans le Midi.
Ouvert de 10 h 00 à 12 h 30 et de 14 h 00 à 18 h 30 (17 h 30 de novembre à Pâques).

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LA « DYNASTIE » AMBROGIANI

Trois frères, nés en Corse, aimaient la peinture. Une « affaire » de famille qui a « misé » sur la couleur et « fait du bruit » en Provence ! Résultat ? Des toiles pleines de vie, de bonne humeur, de quotidien chaleureux et... simples comme un bonjour. Mais à chacun son style...

PIERRE AMBROGIANI 1907 - 1983

C’est avec l’argile et la céramique que l’enfant Ambrogiani commence quelques créations... Très jeune, il quitte l’école et exerce de petits boulots pour subvenir à ses besoins.
C’est ainsi qu’il est porteur de dépêches, facteur et plus tard dans l’administration postale en guise de promotion.
En 1950, il quitte les PTT...
Mais déjà, il avait exposé à Marseille 26 ans plus tôt. Autodidacte, il a découvert les délices mais aussi le labeur de la peinture. C’est au cours d’Estienne d’Orves que l’artiste installe son atelier. A deux pas du Vieux Port, il croque les scènes de marché, les personnages de Pagnol et toute une imagerie qui permet de jongler avec les couleurs. Ses toiles se couvrent de tons successifs, plus tard il les « maçonne » de couleurs juxtaposées.
A partir de 1949, il travaille ses toiles au couteau. « Ambrogiani pleurant morrlète », « Hommage à Picasso », « Les Rois Mages », « La Procession en Espagne » et « Fernandel » appréhendent l’univers coloré de Pierre Ambrogiani. Le Musée d’Art Moderne de Paris a acquis quelques unes de ses oeuvres. La Vieille Charité à Marseille a rendu hommage à 50 ans de vie artistique. « Je rêve de peindre avec les couleurs du Soleil ».

PASCAL AMBROGIANI 1909 - 1983

D’abord le dessin puis la peinture à l’huile à partir de 1930... lui aussi choisit une peinture ensoleillée et met la Provence à la fête.
Si les paysages de Vaison-La-Romaine retiennent le souffle du peintre, il installe son atelier au cours d’Estienne d’Orves, lieu privilégié de la « Bohème » marseillaise.
Lors de son premier séjour parisien, la Seine, les ponts, Montmartre intègrent les tableaux d’Ambrogiani. Les honneurs se succèdent et manifestent la reconnaissance de l’artiste.

ROI EN SON PAYS...
Lauréat de la Biennale internationale de Menton, Prix du Conseil Général des Bouches-du-Rhône... Les villes de Marseille et de Paris font des acquisitions officielles...

Ambrogiani se retrouve aux côtés des grands noms de la peinture au Salon des indépendants et au Salon d’automne. Enfin ses oeuvres sont « accrochées » dans les musées nationaux comme le Musée d’Art Moderne de Paris.

Au delà des frontières... Les oeuvres « d’Ambro » voyagent et s’affichent à Tokyo, New-York ou encore Los Angeles. « Oliviers et Pins », « Les Tournesols », « Le Faiseur », « Les Trois Vendangeurs » peignent son « coin de paradis » !

TOUSSAINT AMBROGIANI DIT D’ORCINO 1913 - 1986

Ses frères ont inauguré les chemins de la peinture. Trois Ambrogiani, c’était peut-être trop... Toussaint sera d’Orcino (nom de leur village d’origine). Celui-là part à Paris suivre l’apprentissage d’Utillo. La capitale sera son modèle et l’artiste se familiarise à cette lumière. A l’époque, il se dégage du style coloré et peint en glacis des paysages très structurés.
En 1945, ses oeuvres côtoient celles de Picasso, Chabaud, Audibert, Tenari et autre Ambrogiani... dans une galerie marseillaise.
Retour de l’enfant prodigue... il se partage entre la Corse, la Provence et la Côte d’Azur et remet de la couleur à ses toiles...
Ses confrères lui décernent le titre de « gentleman de la Bohème marseillaise ». Peinture et littérature font aussi « bon ménage » avec d’Orcino qui illustre « L’Arlésienne » de Daudet, « Jésus la Caille » de Carco et « Roses d’Automne » de Yacinthe Benavente, Prix Nobel de Littérature.
La Camargue caresse la sensibilité du peintre et donne à « lire » un nouveau registre.

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VICTOR VASARELY 1908 - 1997

Il s’éveille à Pecs en Hongrie et a l’audace de révolutionner le monde de l’art... Après le baccalauréat, il commence des études de médecine. Les blouses blanches et les murs peints à la chaux manquent certainement de relief et de couleurs pour Monsieur Vasarely.
Changement de route et direction l’Académie de peinture !

EN COULEURS !
Il devient élève au Mühely de Budapest, institution fondée sur le modèle du Bahaus allemand.
En 1930, il s’installe à Paris et prend la nationalité française.
Il travaille pour Havas avant de fonder sa propre agence.
Durant dix ans, il « construit » son oeuvre graphique qui sera exposée en 1944. Refusant la peinture « anecdotique » et imitative, Vasarely recherche une autre fonction à l’art.
Enfin, l’époque « Cristal », de 1948 à 1960, révèle le mouvement, la durée, l’espace se rejoignant dans « l’unité esthétique ». Les créations trouvent leur filiation dans le cube axonométrique des années 30 et dans la découverte de la lumière de Provence à Gordes :
« Tel carré saute plus on vacille vers le bas selon que je l’accouple à une tache vert sombre ou à un morceau de ciel pâle. »
En 1955, il publie le « Manifeste jaune » et expose sa première oeuvre cinétique. « L’idée fondamentale de ces oeuvres est, au fond, le mouvement qui n’est pas exactement rétinien, mais celui qui se crée par le déplacement du spectateur devant l’oeuvre intégrée dans les volumes, dans les espaces de l’architecture. » Les Arts Décoratifs lui font la part belle avec une grande exposition en 1963. Quant à Vasarely, sa vocation s’exprime aussi à travers des réalisations comme celles destinées à La Cité Universitaire de Caracas (1954) et à la façade de l’immeuble de Radio-Luxembourg à Paris (1971).

NORIA DE RECOMPENSES...
Avant-gardiste certes, mais reconnu. De la médaille d’or à Milan au prix International du Venezuela, il « rafle » la suprême des reconnaissances, le prix Guggenheim de New-York et bien sûr, celui de la peinture du Carnégie Institut du Musée de Pittsburg... Les Biennales de Sao Paulo et de Tokyo lui attribuent également les lauriers...

Vasarely a su proposer un « parallèle plastique » aux recherches scientifiques et technologiques contemporaines.

OUI... MAIS LA PROVENCE ?
D’abord en 1970, Madame Pompidou inaugure le Musée didactique de Vasarely au Château de Gordes.
Une année plus tard, la Fondation Vasarely est reconnue, par décret, comme établissement d’utilité publique. C’est à Aix-en-Provence que la Fondation Vasarely est érigée sur la colline du Jas de Bouffan.
Jacques Chirac inaugure la Cité Polychrome en 1971 créée par le peintre luimême. Lieu d’expositions, bibliothèque et quarante pièces monumentales de l’artiste plongent le visiteur dans l’univers Vasarely.

La Fondation Vasarely
Av. Marcel Pagnol
13090 Aix en Provence
Tel 04 42 20 01 09
Ouvert tous les jours sauf le mardi et jours fériés de 10h00 à 12h30 et de 14h00 à 18h00.

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