Arts, Traditions, Folklore en Provence   
   

TRADITIONS EN TERROIR PROVENCAL

Maintenir les traditions provençales au travers des us et coutumes du terroir :

  • chants profanes et religieux en langue provençale,
  • musique et instruments,
  • danses d'ensembles populaires et de caractère,
  • le port du costume régionaliste traditionnel,
  • langue provençale...
Nous nous cantonnerons à parler ici d'Arles et du pays "Mistralien", mais ces us et coutumes sont vrais, pour les départements de Provence/Languedoc, de Nice à Perpignan.
Arles a toujours été une ville de traditions que Frédéric Mistral, poète emblématique de la culture provençale, a su défendre et enrichir. A assister aux rassemblements du 1er mai, de Pégoulade dans les Arènes fin juin ou de la Fête du Costume, il ne fait aucun doute qu'Arlésiennes et Arlésiens ont su maintenir un cachet authentique.
Une fierté provençale dont Mistral, peut être satisfait un siècle plus tard !
De la Féria aux accents espagnols, à la fête du costume aux couleurs chatoyantes, fêtes et traditions ont choisi leur royaume, représenté avec élégance par Sa Majesté la Reine d'Arles.
Elles associent la Provence rêvée de Mistral et la Camargue imaginée par le marquis de Baroncelli.
Pour entretenir et transmettre ce patrimoine, plusieurs associations organisent des activités pédagogiques et ludiques et font connaitre à travers le monde notre terroir.

FESTIVITES
REINE D'ARLES
TISSU PROVENCAL
NOEL PROVENCAL
CRECHES ET SANTONS
MARCHES ET SAVEURS
PASTEURALISME
MOULINS TRADITIONNELS
PETANQUE & JEU PROVENCAL
HISTOIRE DU PASTIS
FOLKLORE




FESTIVITES

La première manifestation festive de la tradition arlésienne a lieu le 1er mai avec la
Fête des Gardians.
Lors de cette journée un nouveau capitaine de la Confrérie des Gardians est élu et tous les trois ans on procède à l’élection de la nouvelle Reine d’Arles.
Les gardians, figures de Camargue, rivalisent d’audace lors de la course de Satin, qui ouvre les fêtes d’Arles.
Ces gardians tirent leur nom de l'expression occitane " gardo-besti ", qui signifie " garde-bestiaux ". Fondée en 1512, leur confrérie est sans doute la plus ancienne manifestation de ce type existant encore aujourd'hui en France. Elle avait originellement pour mission de porter assistance aux vieillards, aux pauvres et aux infirmes de la confrérie. A l'époque, les gardians n'avaient pas de tenue particulière. C'est le marquis de Baroncelli qui, en créant la " Nacioun Gardiano " (" Nation gardiane ") en 1817, leur imposa un costume pour donner plus d'unité et de cachet à la confrérie.

Fête de la Saint-Jean.
Dans la soirée du 23 juin, les feux de la Saint-Jean en provenance du Canigou, et les danses folkloriques qui accompagnent le retour de l’été, soudent le Languedoc à la Provence.
Une solide et joyeuse équipe de musiciens fiffres et tambourinaires fait danser garçons et filles, et donnent des concerts de galoubet-tambourins auxquels s'ajoutent d'autres instruments.
Tous les provençaux m'en voudraient si j'oubliais de parler de la foire aux "gargouletto" (nom provençal des Alcarazaz) où l'on trouve des reproductions miniature des plats, cruches, pots en terre cuite pour la cuisine et le ménage, au milieu de la cohue de la foire à la St-Jean, allées de Meihan. La "tourtouro" ou petite trompette de terre cuite, qui fait la joie des petits, à une origine symbolique bien ignorée aujourd'hui : le bruit que l'on en tirait autrefois était sensé chasser les mauvais génies de la terre.

La Pegoulado.
La Pegoulado, long défilé nocturne en costume traditionnel sur le boulevard des Lices d’Arles le dernier vendredi de juin, réunit plus d’un millier de participants.
On l'imagine aisément, un tel costume ne se revêt pas en un clin d'œil : il faut pas moins de trois heures à une Arlésienne pour l'endosser ! Mais, quand on aime, on ne compte pas, dit l'adage… Et les Arlésiennes restent encore nombreuses à le porter lors des grandes fêtes de la cité, ou lors de cérémonies privées telles que des mariages. Ciselés tels de véritables bijoux, ces costumes ne cessent par ailleurs d'inspirer les artistes, depuis Van Gogh (1888) et Picasso (1912), qui peignirent chacun leur Arlésienne, Léo Lelée et jusqu'au couturier Christian Lacroix, dont certains croquis d'adolescence sont encore conservés avec nostalgie par Annie Laurent, qui fut sa camarade sur les bancs d'école et est aujourd'hui l'épouse d'Henri Laurent, de la célèbre " manade " du même nom, élevage de taureaux camarguais sis aux Salins de Giraud. Les époux Laurent ont fière allure quand ils viennent défiler à cheval dans Arles pour la Saint Georges, le patron des gardians, en ce 1er mai qui voit aussi l'élection triennale de la Reine d'Arles. Si elle n'est couronnée qu'un peu plus tard, lors de la Fête du costume habituellement organisée le premier dimanche de juillet, elle fait une apparition remarquée avec son aînée dans les Arènes, en ce 1er mai, pour les traditionnelles courses.

Fête du Costume.
La fête du costume rend hommage aux Arlésiennes, le premier dimanche de juillet. Le grand rassemblement des femmes portant leurs plus beaux atours est un événement.
Le costume de l'Arlésienne est à lui tout seul une histoire, qu'un article ne peut suffire à raconter. Il faut au moins savoir qu'il naquit au milieu du XVIIIème siècle du désir des habitantes du pays d'Arles de s'habiller différemment. Elles tiraient ainsi le meilleur profit de l'introduction des indiennes, ces toiles de coton peintes de plusieurs couleurs. Il évolua ensuite en fonction de la mode parisienne et des différentes époques, avec les empreintes Louis-Philippe et Napoléon III. Il prit sa forme définitive et épurée, dite " moderne ", à la fin du XIXème siècle -mais la coiffure agrémentée du fameux ruban date de 1835 environ.
Ce ruban ne peut être porté qu'à partir de 16 ans. Auparavant, les adolescentes portent une cravate en coton se nouant en " cornette " sur le devant de la tête : c'est le costume de " Mireille " -la Miréio rendue célèbre par Mistral, qui voyait en ce nom celui de la Vierge, avec la provencialisation de l'hébreu Myriam par les juifs de la région.
Rubans de velours rares
Ces rubans sont devenus rares, tels ceux en velours fabriqués autrefois dans les manufactures de Crefeld, en Rhénanie, et qui ne sont plus produits depuis des décennies. Alors, pour s'équiper de l'habit traditionnel (de la jupe au ruban tenu par trois épingles, en passant par la " chapelle " composée du plastron, des fichus de dessous et de dessus, de la guimpe en dentelle blanche, sans oublier les bijoux dont l'indispensable croix), l'Arlésienne de ce début de troisième millénaire doit s'en remettre aux malles de famille ou aux brocantes de la région. On en trouve aussi de superbes dans le musée Arlaten de la vie traditionnelle provençale, fondé en 1896 à Arles par Mistral.

Les Prémices du Riz
Aux Fêtes des prémices du riz en septembre, un corso présente des chars décorés après le grand rendez-vous taurin de la Feria du riz. Voilà plus de huit siècles que la riziculture fut introduite en France et la Camargue en reste le bastion. Fêter le riz est en Arles chose naturelle, puisque cette plante est ici chez elle depuis le XVe siècle. À cette époque, elle apparaît en très faible surface. C'est au XIXe siècle qu'un homme eu l'idée d'implanter des rizières sur les terres camarguaises pour améliorer un sol salifère. Il ne se doutait pas que le riz deviendrait alors un élément fondamental de la vie économique du pays d'Arles. Aujourd'hui plus de 20 000 hectares sont ainsi plantés chaque année, soit 1/3 de la consommation française de riz. Depuis 1983, la fête des prémices du riz a été remise à l'honneur. Elle marque le début de la récolte du riz en Camargue et dans le même temps la fin de l'été en pays d'Arles. La fête réunit associations, comité de quartier et les villages de la commune d'Arles, la plus grande de France. Une jeune fille devient tous les deux ans, ambassadrice du riz et préside les manifestations. Fille de riziculteurs, sur un cheval blanc Camargue, elle ouvre le défilé du Corso qui a lieu en deux temps : le samedi soir en nocturne, puis le dimanche matin. Quelques jours auparavant, remontant le Rhône sur un bateau, elle vient offrir la première gerbe de riz nouveau aux autorités. Le Corso est composé de chars qui racontent l'histoire de la Provence, les légendes d'autrefois, la vie au siècle dernier en Camargue ; tous sont décorés avec du riz et tous les habitants du village défilent derrière. Un jury composé de personnalités diverses, note la qualité des chars et proclame au terme du Corso, le char vainqueur de l'année, mais tous recevront un prix. La construction des chars est l'occasion de retrouvailles et de convivialité partagées autour de quelques grillades ou d'un verre de l'amitié. C'est l'âme d'un pays qui fait partager la fête à tous ceux qui sont présents sur le parcours du Corso, c'est aussi la possibilité de connaître un peu mieux les provençaux, les camarguais, gens de cette terre mystérieuse, sauvage, où l'homme et les éléments sont liés pour l'éternité.

Les Férias
En Camargue, plus que partout ailleurs en France, le taureau est roi.
Présent dans nos marais depuis l’Antiquité, il fait partie de notre quotidien. C’est autour de lui que vivent nos traditions et notre culture, qu’il s’agisse du taureau camarguais, véritable héros de la course camarguaise ou du toro brave issu de la race espagnole qui combat dans l’arène.
La tauromachie espagnole est apparue en France en 1701. La restauration des arènes arlésiennes à partir de 1825 a permis d’organiser la course libre ou course camarguaise. La première corrida dans les arènes a eu lieu en 1830.
La Feria de Pâques, ouvre la saison tauromachique française et attire 500 000 visiteurs pour 60 000 spectateurs aux arènes, elle est suivie de la Feria d’été en juillet axée sur les éleveurs de Camargue et de la Feria du riz en septembre. La fête est aussi partout dans les rues du centre ville. Une trentaine de bodegas sont ouvertes où se retrouvent dès la fin de la corrida tous les aficionados (passionnés de taureaux qui prolongent la soirée autour d’une ou plusieurs sangrias.) Les penas ou groupes de musiciens sont chargés de l’animation autour des arènes et dans toute la ville. Fougue, intelligence et vitesse sont les qualités du taureau Camargue... qualités qu’il exprime dans la course camarguaise ou course libre...

Au cours des ferias se succèdent lâchers de taureaux dans les rues ou encierro (terme espagnol) , des abrivado (terme camarguais qui signifie à l’origine l’escorte par les gardians des taureaux du pré vers les arènes) ou des bandido, l'accompagnement des taureaux retournant au bercail par les gardians à cheval.

Même si les taureaux sont emboulés, il faut être très prudent et respecter toutes les consignes de sécurité annoncées avant chacune de ces manifestations "par un coup de canon".

La Cocarde d’or
La course libre fait partie intégrante des traditions camarguaises, elle soulève les passions et déplace les foules. En effet contrairement à la corrida c’est le taureau qui est mis à l’honneur et non pas l’homme, même si parmi les razeteurs il y en a de très célèbres. De début avril à fin octobre les courses ont lieu dans les arènes des petits villages autour d’Arles.
Lors de celles-ci, dans des ambiances survoltées, les " razeteurs " vêtus de blanc et munis d'un crochet s'escriment à enlever les cocardes, ficelles et autres glands noués autour des cornes des fougueux taureaux. Chaque année, le premier lundi de juillet, a lieu la Cocarde d’or (qui vit le jour le 2 juillet 1928) dans les arènes d’Arles. Il s’agit de la course « phare » de la saison taurine, la grande et belle fête de la bouvine et la plus prestigieuse des courses camarguaises. La Fédération Française de la Course Camarguaise est actuellement l’instance officielle qui réglemente l’ensemble des courses.

Lexique
Aficiona: amateur de courses de taureaux.
Attributs: une cocarde, deux glands et les ficelles et frontal (ficelle passant derrière les cornes) destinés à être enlevés par les razeteurs lors de la course.
Abrivado: arrivée des taureaux depuis leur lieu de pâturage jusqu’aux arènes encadrés par les gardians. La population essaie de faire échapper les taureaux en rompant la barrière formée par les gardians.
Bandido: contraire de l’abrivado. Elle se déroule après la course. Elle permet au taureau de regagner son pâturage.
Bioù: taureau de Camargue.
Bistournage: castration de jeunes taureaux pour les consacrer uniquement à la course camarguaise.
Course camarguaise: il existe 3 sortes de course camarguaise: concours de manades qui met en compétition les taureaux de plusieurs élevages, la Royal qui met en compétition les meilleurs taureaux appelés cocardiers d’une même manade, la course de Taü qui met en compétition des jeunes taureaux non émasculés.
Course de nuit ou toro-piscine: course pendant laquelle les jeunes gens de la région se mesurent à de jeunes taureaux.
Capelado: défilé et salut des razeteurs au public et à la présidence avant la course.
Crochet: instrument dont se sert le razeteur pour enlever les attributs du taureau.
Dountaire ou simbèu: chef des taureaux dressé pour aider les gardians dans les manades ou les arènes. Il a toujours une sonnaille pendue au cou.
Encierro: lâcher de taureaux dans un périmètre délimité.
Escoussure: coupe d’un morceau de l’oreille du taurillon d’une manière propre à chaque manade.
Ferrade: marquage des jeunes taureaux ou anoubles aux armes de la manade.
Gardian: cavalier à cheval.
Manade: élevage de taureaux.
Peña: troupe d’animation musicale, à tendance espagnole, avec beaucoup de cuivres.
Razeteur: homme vêtu de blanc qui se mesure aux taureaux.
Razet: passe du razeteur pour enlever les attributs du taureau.
Toril: lieu où l’on enferme les taureaux.
Tourneur: il aide le razeteur à placer au mieux le cocardier.

La Manade
Le maître incontesté de la région est le taureau " camargue", lou biôu en provençal, solitaire et majestueux, ou en compagnie du troupeau, la "manade". Le taureau qu'on marque au feu du nom du propriétaire au cours de l'opération qui s'appelle la "ferrade". Petit (1m35 en général au garrot) mais d'origine très ancienne (on suppose qu'il descend du Bos Taurus asiaticus importé d'Asie Mineure par les hordes d'Attila). Son compagnon est un cheval blanc, très beau et très résistant, il peut parcourir jusqu'à 50 km par jour), lui aussi aux origines incertaines (importé par les Carthaginois, ou par les Maures, ou de l'Asie Centrale). Son complément, le gardian avec sa grande perche, qui sert à rassembler les bêtes, et qui porte le nom de lou ferre. Bien avant notre ère, des artistes ont reproduit les mêmes scènes. Des jeunes gens montés sur des chevaux de petite taille y poursuivent des taureaux morphologiquement proches de notre biòu camarguais. L'un d'eux saute de sa monture sur le bovidé en s'agrippant à ses cornes. Un autre maîtrise un taureau déjà à terre... De tous les actes tauromachiques, la ferrade est sans doute celui qui reste de nos jours le plus proche de son déroulement initial. Elle paraît être aussi le trait d'union entre les diverses formes de tauromachie. Dans les arènes romaines, certains bestiaires combattaient le taureau à cheval et, outre les vils professionnels, de jeunes patriciens prenaient part à cet exercice. Cela peut accréditer la thèse d'une origine romaine de l'actuelle corrida. Mais revenons à la ferrade et à la terre camarguaise.
Ils ont en commun un monde libre et sauvage, où la nature domine et à laquelle ils sont profondément liés : la relation entre l'homme et l'animal y prend une autre dimension.


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LA REINE D'ARLES

Au rythme d’une élection tous les trois ans (avec une interruption lors de la IIe guerre mondiale) la prochaine Reine sera élue le 1er mai 2005. La jeune fille choisie parmi plusieurs candidates, nées à Arles et issues d’une famille arlésienne, sera la 18ème à porter ce titre. Comme les précédentes, elle remplira durant son mandat, accompagnée de ses demoiselles d’honneur, un rôle de gardienne de la culture, du costume et de la langue provençale. La tradition veut que son couronnement ait lieu à l’occasion des fêtes d’Arles, au début du mois de juillet, au théâtre antique. Acceptée et reconnue par les notabilités, l'élection de la Reine d'Arles est devenue une véritable institution, instaurée par le Comité Permanent des Fêtes . Arles, un jour de 1930, s'est transformée en Royaume (tout symbolique) sur lequel règne une jeune fille dont le vêtement d'apparat est notre costume traditionnel. Au nom de la culture de notre pays, le prestige de notre ville est, en partie, confié à une demoiselle, ainsi sortie de l'anonymat et qui contribuera d'une manière originale à l'histoire d'Arles. Depuis, dix sept reines se sont succédées. Avec leurs demoiselles d'honneur, elles sont chaque fois, le fleuron de notre jeunesse. Honorant la tradition, garantes de notre identité arlésienne, chacune marque son règne de sa personnalité. Ceci dans le plus total désintéressement. Elles assurent un rôle public : réception d'hôtes illustres, rehaussent de leur éclat les cérémonies officielles, sont présentes dans toutes occasions lorsque Arles est à l'honneur.
Elles sont les ambassadrices de notre terroir en France et à l'étranger.


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LE TISSU PROVENCAL

Il faut remonter jusqu'au milieu du XVIIe s. pour trouver les origines du tissu provençal. Dans les campagnes, l'élevage des "magnans" (vers à soie), par les paysannes était l'une des seules ressources sûres. Au début du XIXe s., la filature, assurée par les paysans producteurs de cocons ou par de rares ateliers, était encore rudimentaire.
La naissance de l'industrie cotonnière moderne date de la création de la Compagnie des Indes en 1664. Les toiles arrivant alors à Marseille, par voie de mer, révélaient des imprimés aux couleurs vives, en provenance des Indes. Ces toiles, appelées " Indiennes ", connurent d'emblée un franc succès en Provence et du fait de leur prix très onéreux, l'industrie textile française ne tarda pas à créer ses propres ateliers de fabrication.
La fabrication nécessitait plusieurs opérations. La première consistait à blanchir les toiles. Battues, puis séchées, elles étaient ensuite décorées à l'aide de dessins préalablement tracés sur une feuille de papier percée de petits trous. En frottant cette feuille sur du charbon de bois, on faisait apparaître le dessin. Puis les couleurs étaient appliquées à l'aide de planches de bois, sculptées en relief. À Marseille, les ouvriers " cartiers " (fabricants de cartes à jouer) habitués à graver des moules de bois furent employés chez les indienneurs grâce à la maîtrise de leur technique. Enfin, les ouvrières "pinceauteuses" retouchaient les dessins au pinceau. Les "indiennes" étaient alors lavées et séchées.
Sous la pression des drapiers Louvois interdit en 1696 l'importation, l'impression et plus tard le port et l'usage de ces tissus. Mais la contrebande s'organisa et il devint difficile de contrer les importations illicites. Aussi en 1759 le Contrôleur Général Silhouette (au nom prédestiné à l'élégance) leva l'interdit. C'est pendant cette période de la " prohibition " que Marseille put développer une autre spécificité : le piqué de Marseille. En effet à cette époque-là le port recevait des toiles blanches. Colbert autorisa " la fabrication de couvertures, hardes et tissus " à condition qu'elles soient piquées à Marseille. La technique du piqué est à différencier du boutis, bien plus minutieuse. En Provence, les cotonnades imprimées et les " piqués ", malgré la mécanisation industrielle et la disparition progressive des manufactures, surent rester fidèles aux techniques des anciens. Aujourd'hui, imprimées par de gros rouleaux de cuivre ou à plat sur cadre, les productions s'inspirent de dessins sculptés par des artisans il y a plus de deux cents ans et puisent dans d'authentiques documents anciens des trésors de motifs toujours renouvelés. Les ateliers s'ouvrent de nouveau pour perpétuer le savoir faire de nos grand-mères : le boutis qui tient son nom du bâtonnet de buis qui permet de garnir habilement le motif. La délicatesse de l'ouvrage donne la mesure des prouesses de jadis.

Le Boutis provençal.
On appelle "boutis" ou "broderie de Marseille", les ouvrages obtenus par l'assemblage de deux étoffes de fin coton par un point avant reproduisant des motifs. Les dessins, une fois cousus, sont mis en relief par un bourrage donnant à l'ouvrage un aspect au relief très prononcé. Le nom "boutis" vient du geste qu'il faut effectuer: emboutir, pour faire passer les mèches de coton dans les petits caissons surpiqués. Le vrai boutis est aussi beau à l'envers qu'à l'endroit, contrairement au trapunto, dont l'envers est doublé de toile à beurre pour faciliter le bourrage des motifs.
Le "piqué de Marseille" ou "piqué provençal" est le matelassage à la main d'une ouate (laine ou coton) intercalée entre 2 étoffes pouvant être en soie ou en coton souvent imprimée de motifs provençaux.

Tarascon :
Le musée Souleiado a été créé dans l’hôtel particulier qui abrita depuis 1806 une manufacture d'impression d'indienne.
Ce musée de société mêle l’histoire de la Provence et la tradition des toiles de coton.Textiles imprimés aux motifs colorés que l’on appelait des " indiennes " et qui sont aujourd’hui des " tissus provençaux ". Sous la conduite de sa conservatrice, pour des groupes de plus de 10 personnes et sur demande, vous découvrirez des pièces rares du costume provençal, de merveilleux piqués, de charmantes reconstitutions d’anciennes scènes de la vie quotidienne en Provence, une exposition de planches du XVIIIe siècle. Divers ateliers : boutis, broderie, dentelles ou encore santon vous sont proposés tout au long de l’année.
Musée Souleiado
39, rue Proudhon
Tél. 04 90 91 50 11
Visite libre avec présentation vidéo, visite guidée pour groupes, ateliers et démonstrations ponctuelles d'indiennage, boutis, etc...

Ouverture :
du mardi au samedi
du 1er octobre au 30 avril de 10h00 à 17h00
du 2 mai au 30 septembre de 9h à 11h30 et de 14h à 18h30
du 01/10 au 31/10 Tous les jours et jours fériés de 10h00 à 18h00.

Tarifs :
Général : 3,5 €
Réduit : 2,6 €



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NOEL EN PROVENCE


" Alegre, Diou nous alegre, cachofué ven, tout ben ven, Diou nous fague la graci di veïre l’an que ven. Se sian pas mai que siguen pas men ".

Soyons joyeux, Dieu nous garde joyeux. Cachofué vient, tout bien vient, Dieu nous fasse la grâce de voir l’an qui vient. Si nous ne sommes pas plus, que ne soyons pas moins.

   

Les fêtes de Noël revêtent en Provence, un caractère familial et collectif, et se caractérisent par une veillée accompagnée de récits et de mémoires parlés, de chants et cantiques, un souper en commun, des cadeaux distribués. Ensuite la messe de minuit avec les diverses cérémonies du pastrage, des offrandes le jeu des pastorales et les chants de Noëls.
Partout en Provence, les messes de minuit sont très suivies. Elles sont en général précédées d'une veillée calendale au cours de laquelle sont chantés les noëls en provençal de : Saboly, Peyrol, Xavier de Fourvières, Aubanel, Roumanille... À l'offertoire, se forme un défilé de personnages en costumes régionaux (identiques aux santons) qui, au son des galoubets et tambourins, viennent offrir à l'enfant Jésus les produits du terroir. Dans les paroisses rurales a lieu le pastrage, c'est-à-dire l'offrande de l'agneau dernier-né de l'année.

Le Noël provençal
Il désigne habituellement un chant ou cantique en langue provençale par lequel les poètes traduisaient à la fois la ferveur religieuse et les traditions locales.
Le Noël est en effet chanté en forme de dialogue et se prête fort bien aux jeux scéniques retrouvés dans la pastorale : les plus célèbres sont ceux de Nicolas Sabouly (1614-1645) ; ils retracent bien plus qu’une histoire religieuse. les textes évoquent, en effet, les rapports difficiles entre les pélerins et les habitants du bourg perché et fortifié, dans le contexte de ce qu’étaient les régles de l’hospitalité de l’époque. Sachant que la région était avant tout le refuge d’itinérants, de marchands ambulants, voyageurs égarés provoquant peur et soupçon.

Les 13 desserts
Ils sont au nombre de treize comme les convives de la Cène, (le Christ et ses 12 Apôtres) et peuvent varier selon les villes :

- 1 - Fougasse ou pompe à l’huile à base de fine fleur de farine, d’huile d’olive, d’eau de fleur d’oranger et de cassonnade.
- 2 - Nougat blanc aux noisettes, pignons, pistaches, et amandes.

- 3 - Nougat noir au miel.

- 4 - Figues sèches. ( un des 4 mendiants - Franciscains)

- 5 - Amandes. (un des 4 mendiants - Carmélites)

- 6 - Noix. (un des 4 mendiants - Augustins)

- 7 - Raisins secs conservés au grenier. (un des 4 mendiants - Dominicains)

- 8 - Poires d’hiver.

- 9 - Pommes.

-10 - Oranges ou mandarines.

-11 - Dattes. symbole du Christ venu de l'Orient

-12 - Cédrats confits.

-13 - Confiture de coings et de fruits au moût de raisins.

Chaque famille a sa variante : orange, mandarine, calisson - spécialité aixoise en forme d'amande, composée de melon confit, d'écorce d'orange, de sirop de fruits et d'amandes broyées.

Le cacho-fio
Cela consiste en l’allumage rituel de la bûche de Noël. Cacho le feu signifie l’allumer : on dit même Bouta cacho-fio, c’est à dire bouter le feu à la bûche.
Celle-ci doit être traditionnellement de bois fruitier (poirier, cerisier, olivier ). La plupart du temps, la cérémonie a lieu devant la cheminée avant de se mettre à table. Le plus jeune et le plus vieux mettent le feu à la bûche, que l’on arrose par 3 fois de vin cuit en entonnant : " Que la bûche se rejouisse demain sera le jour du pain, que tout bien entre ici, que les femmes enfantent, les chêvres chevrottent, les brebis agnellent, qu’il y ait beaucoup de blé et de farine, et de vin une pleine cuve ". Le rite du feu caché étant destiné à laisser présager le feu neuf, le feu du premier soleil de l’année qui s ’annonce.

La veillée
La messe proprement dite, a lieu après la veillée : c’est un instant de recueillement agrémenté de chants et de musique. Les Noëls y sont à l’honneur et repris en coeur avec plus d’élan qu’autour du cacho-fio. Les gens qui ne comprennent pas le provençal les prennent pur des cantiques bien qu’ils ne soient pas toujours exempts de caractères profanes.

En Haute Provence, le vin peut être remplacé par de l’huile d’olive qui a pour avantage de favoriser l’embrasement ; en montagne la bénédiction se fait avec du bouillon de crouiche, sorte de pâte fraîche ou lasagne qui figurait parmi les plats traditionnels de la région.

Le Gros Souper
Il a lieu juste après le Cacho-fio, le 24 décembre au soir, avant la messe de minuit : c’est un repas maigre mais il nécéssite une véritable mise en scène :
La table est dressée sur 3 nappes blanches, les unes sur les autres ; elle est ornée de 3 grosses bougies blanches, symboles de la trinité et de l’Espérance, ainsi que de petits houx à boules rouges, quelquefois de roses de Jéricho et dans trois écuelles, du blé de Ste Barbe, semé le 4 décembre.

Au menu, 7 plats maigres en souvenir des 7 douleurs de la Vierge Marie, comprennant les légumes traditionnels : le chou fleur, le cardon, le céleri, artichaut, servis soit à l’huile d’olive pressée, soit en sauce blanche accompagnés d'une anchoïade. Tout repas maigre implique la présence de poisson, le plat traditionnel reste la morue séchée en raquettes salées, en brandade, suivi d'un mulet aux olives et aux oignons frits.

En Arles, il n’était composé que des produits du pays : " muge en raito " dans sa sauce rousse parsemée d’olives noires, cardes ou cardons, escargots bouillis; A Arles, on ne gobe pas les escargots mais on les enlève de leur coquille avec une épine pour les manger avec l'aioli. filets d’anchois nageant dans l’huile, coeur de céleri cru ou carde, blanchi en terre.

Le repas gras
Le Réveillon suit la messe de minuit. Le décor de fête présenté est celui d’une ambiance feutrée. C’est le royaume des gourmets, il y a abondance de mets, gibiers, rôtis et toutes sortes de vins de Provence. On appréciera pour finir les délicates pâtes de fruits et l’assortissement de chocolats des grandes boites " maison " accompagnés de subtiles liqueurs du terroir.

Le repas de Noël
Ce repas traditionnel a lieu le 25 décembre à midi : celui-ci doit comporter des plats maigres, servis en abondance en présage de prospérité, les 13 desserts, et la dinde est à l’honneur. De même, il était de tradition de manger les pains de St Etienne ou Estevenoun, que les parrains et marraines donnaient à leurs filleul et suspendaient aux rameaux distribués à cette fête. La plupart du temps, ils prenaient la forme de colombe ou de St Esprit. C’est aussi l’occasion d’apprécier les apéritifs à base de noix, d’orange ou de pêche que chaque provençal conserve précieusement. La bûche de Noël sera accompagné par les 13 desserts.

Le 25 au soir, afin de se reposer, il est tradition de proposer la soupe à l’ail (l’aigo boulido).

L'An Nouveau
En Provence plus qu’ailleurs, le décor bâti la fête. Le premier jour de l’année, le coq doit être servi, bien gras pour le four et farci. Accompagné de 12 perdreaux, 30 truffes noires et 30 oeufs. Le coq symbolise l’année à venir, les perdreaux les 12 mois, les truffes les nuits, et les oeufs les jours.

L'Epiphanie
Pour l’arrivée des Rois Mages, dans le pays provençal petits et grands pour le dessert au lieu d’une galette, une brioche garnie de fruits confits du pays d’Apt arrosé d’un vin Frizzant de Muscat et pour le plaisir des gourmands, des calissons des amandes, des oursins et marrons glacés présentés sur une nappe Estello. L’usage veut que celui qui obtient la fève offre le gâteau. Une bonne raison pour certains de l’avaler.

 

La cérémonie du tirage des Rois a lieu le soir du 6 janvier et dure jusqu'au 2 février, jour de la Chandeleur...
A la Chandeleur, on défait la crèche et on célèbre le jour de la purification de la Vierge et du "feu nouveau".

Les Pastorales
Outre les cantiques et les Noëls chantés, le cérémonial de la messe de minuit comporte des pastorales. Son nom vient de ce que les bergers (lei pastre) en sont les principaux personnages. Véritables mystères, au sens du théâtre médiéval, elles étaient d’abord jouées dans l’église même, faisant partie du rituel de la messe, la cérémonie fût ensuite repoussée hors des murs du temple de Dieu.

La pastorale est la représentation théâtrale et vivante de la Nativité, elle évoque avant tout la marche à l’étable et la pieuse dévotion au nouveau né.
Le sujet ne varie guère : c’est l’histoire de St Joseph cherchant vers Bethléem un logis pour la nuit, allant de porte en porte, de logis en logis jusqu’àce qu’on lui indique une grotte où sa famille trouvera abri.

Parmi les plus célèbres, citons :

- La pastorale Maurel (1844) du nom de son auteur Antoine Maurel : fils d’ouvrier au quartier St Jean à Marseille, il était miroiteur-doreur. Membre du cercle Catholique des ouvriers dirigé par l’abbé Julien, c’est à la demande de ce dernier qu’il écrivit " Le Mystère de la naissance de N.S Jesus Christ " en 1844 ; le succés est si vif que le spectacle ne tardera pas à être joué sur toutes les scènes marseillaises et régionales.

- La pastorale de Bellot.

La pastorale Maurel, représentée chaque année dans la région d’Aix Marseille, met en scène la marche de l’étoile, de la bello estello. La marche de l’étoile, pélerinage improvisé est en fait une course au miracle. Cette pastorale comprend 5 actes en vers provençaux, à l’exception du 4ème, rarement joué, dont les personnages (Hérode et les Rois Mages) s’expriment en français.

Le 1er acte raconte Le Réveil des Berger par l’ange annociateur de la bonne nouvelle. Le 2ème a pour titre Le Réveil des Vieux du village. Le 3ème acte comporte 2 tableaux :
le 1er se déroule devant la Ferme où tout le monde se regroupe avant le départ pour Béthléem,
le second autour du Puits où les Peureux sont terrorisés par le Bohémien (cela peut être aussi le 4ème acte Lou Boumian) . Le dernier acte est consacré à l’Adoration des Mages et des Bergers devant l’étable de Béthléem.

Parmi les autres pastorales provençales, citons encore celle de la Nieue de Nouvé, due à l’abbé Moyne, de Sarrians, la Neissenco du Christ, présentée par les habitants de Courthezon (Vaucluse).

Le Pastrage
Noël est avant tout une cérémonie pastorale. Il faut rappeler que le solstice d’hiver correspond naturellement à la période de l’agnellage. Par conséquent, la présentation d’un agneau à la messe de minuit ne peut être dissociée des soucis d’une population qui vit essentiellement de l’élevage ovin. La cérémonie de pastrage la plus célébre est aujourd’hui celle des Baux. Les bergers et les bergères se rendent à la procession. Le prieur, devant l’autel, prend l’agneau dans ses bras, fait le récit du voyage que lui et ses compagnons ont dû faire, à travers collines et vallons, avant leur adoration.

Le pastrage se fait également à Barbentane, Eygalières, Maussane, Fontvieille, St Martin de Crau, en plein coeur du pays mistralien, avec quelques variantes. Aux Saintes-Maries-de-la-Mer, bergers, gardians et pêcheurs se rendent à l'église, une lanterne accrochée au trident tandis que sur la montagne de Frigolet serpentent des colonnes de ménagers et de jardiniers venus des plaines de la Petite-Crau et des flancs des Alpilles.

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CRECHES ET SANTONS

Le mot crèche vient du bas latin cripia = mangeoire. Jésus fut déposé à la naissance dans une crèche (Evangile St Luc 11, 7) La crèche primitive devint rapidement un objet de culte. Vers 245 à Bethléem on la montrait encore dans la grotte de la naissance elle-même. On peut voir en Arles sur des sarcophages du IIIe et IVe siècles des représentations de la nativité avec Jésus, Marie , les bergers et les rois et les anges...
En Provence faire la crèche est une institution. On la fait traditionnellement le 23 décembre.Il faut le sens des mesures et le bon gout. Le cadre est bien sûr Provençal, les Provençaux vous l'affirment, Jésus est né en Provence pas loin d'ici...On trouvera des maisons de village, un moulin, un cours d'eau, un pont...puis des personnages de la rue, représentant des métiers traditionnels, puis la Sainte Famille entourée du boeuf, de l'ane, des bergers et des rois. Jésus est mis dans la crèche à minuit le 25 décembre. Les rois n'apparaissent que pour l'Epiphanie. Parfois ils sont déjà dans la crèche, mais au loin et chaque jour les voit se rapprocher un peu.
Les santons (Santouns = petits saints) traditionnels sont les bergers, le rémouleur, le vannier, le meunier, le "ravi", le mendiant, la vieille au panier, la poissonière, Chaque provençal les connait ainsi que leur caractère, et les désigne par leur nom :"pistachié" "Grasset et Grasseto"...Certains personnages plus récent représentent la Provence, ainsi depuis une cinquantaine d'année on peut voir Frédéric Mistral dans son petit peuple. Il est de tradition de représenter les 4 éléments dans la crèche : l'eau c'est le ruisseau qui coule sous le pont...Le feu c'est le feu qui brûle devant la roulotte du Boumian (bohêmien).....L'air, c'est le vent qui actionne les ailes du moulin...La terre, c'est le sol de la crèche avec ses mousses et brindilles...
La mode des santons d'argile habillés est toujours vivace, ils s'offrent toute l'année et représentent les vieux métiers. Les costumes sont cousus sur le santon dont seules les mains et la tête sont en argile, le reste étant une simple carcasse rembourrée. On fait remonter l’origine de la fameuse crèche provençale au XIIeme siècle, en Italie : à cette époque, dans les églises italiennes, on représente les personnages de la Nativité par des sculptures mobiles, c’est à dire non-fixées ; les crèches italiennes franchirent nos frontières au XVIIeme siècle pour devenir proprement provençales.

La crèche authentique est en fait une représentation idéale du village provençal, chacun y a sa place : le meunier, le boulanger, le berger, l’étameur, la marchande de poissons... Le décor-même de la crèche est une projection de la vie communautaire et symbolise le décor parfait avec son hameau, ses maisons gigognes, son puits, son moulin, son four et son pigeonnier, ses animaux domestiques.

Il semble que la crèche soit fort ancienne : on accorde, en effet, son invention à St François d’Assise qui, au XIIIe, fit dans une étable abandonnée des Abbruzzes, représentant des personnages et des animaux vivants : le jeu de la Nativité. Mais la mère du Saint, Pica Bernardone, de la bonne maison de Bourlemont, était provençale des bords du Rhône, de Tarascon. Alors, doit on en déduire que la mère de St François aurait exporté les premiers santons ? Peut-être, on a retrouvé plusieurs figurines grecque et romaine ; dont la danseuse des Alyscamps, santon profane, décapitée, à la maison Carré de Nîmes.

D’après Marcel Provence, des savants lui aurait expliqué l’origine du mot santoun, qui viendrait des Indes et d’Arabie. C’est ainsi que l’on nomme chez les Maures et les Indiens, " lou feinat ", immobile, idiot, figé aux portes des mosquées.

En provençal, santoun vient de santoni en italien, petits saints, les petits saints de Noël. Car bien avant de rencontrer le santonnier provençal, on trouve à Marseille, l’italien vendeur de santibelli. En Toscane, ce mot désignait les enfants qui ne savent pas jouer, les empotés. Les vrais santibelli étaient de petits personnages en plâtres, représentant la Vierge, les Saints, des Eveques, des Cardinaux, des moines, et le Pape, peinturlurés comme le font les mauvais gens de St-Sulpice. Les marchands palermitains de santibelli avaient leurs ateliers et leur boutique place Neuve. C’est peut être là que furent vendus les premiers santons marseillais, puis, ce fût chez les bouchonniers de la rue Coutellerie et de la rue Fabre.

Peu avant Noël, on plaçait les figurants de la crèche sur l’autel ; de bois sculpté, ces figurines se transformèrent au XVIIe pour devenir des sortes de mannequins habillés d’étoffe dont seuls les pieds et la tête étaient modelés. Ce n’est pas avant le XIXe siècle que l’on commence à fabriquer des santons en terre d’argile crue.

C’est aussi au XIXe siècle que les personnages des crèches parlantes rejoingnent ceux plus classiques que des crèches d’église, tandis que les crèches vivantes se transforment en pastorales.

Les crèches parlantes, leurs spectacles mi religieux mi folkloriques connaissent un large succès, leurs automates et leurs remouleurs articulés fascinent les enfants.

La fabrication des santons
La crèche, c’est d’abord le santon. Tous les santons font l’objet d’une ébauche en terre crue que le santonnier laisse sécher avant de la vernir. Il fabrique ensuite un moule en plâtre, plus rarement en résine. Le santon est ensuite moulé avec de la terre de Salernes, une terre trés fine, ou encore en terre d’Aubagne, vieillies toutes deux en silo pendant 20 ans. Le santon est ensuite ébarbé au socle et dans son pourtour avant une deuxième pression à la main sur le moule : on le laisse sécher à l’ombre puis on l’ébarbe à nouveau une fois sec.

On peint ensuite à la gouache les couleurs les plus claires, donc le visage, puis les plus foncées.

Les personnages sont sculptés en référence à la pastorale Maurel, certaines localités rajoutent des personnages, en fonction de leur histoire.

Le premier santon est d’origine marseillaise, le moule le plus ancien étant celui de Lagnel. Il est présenté au musée du Vieux Marseille. Le véritable essor de la crèche provençale commence avec la Révolution et l’interdiction des messes de minuit et des crèches dans les églises. Les Marseillais, trés attachés à leurs crèches, prirent l’initiative d’installer des crèches dites publiques que des particuliers réalisaient chez eux et faisaient visiter moyennant 2 sols. L’usage naquit alors de faire une crèche dans chaque foyer.

Les Foires aux santons La foire de Noël surtout, les marchés sont fort achalandés : tel celui des santons sur les allées de Meilhan à Marseille où il est coutume d’aller acheter ces figurines de terre cuite qui garniront la créche. En effet, la tradition marseillaise de la foire aux Santons est née à la fois de la ferveur populaire pour la célébration de la Nativité et de l’apparition de cette figurine typiquement provençale qu’est le santon.

Certains auteurs avancent l’origine de la foire aux santons à Marseille à 1803, où l’on dénombre déjà quelques vendeurs qui sont installés au cours Saint-Louis.

Rapidement, prend forme ce qu’allait devenir la foire: dès 1808, la Municipalité autorise officiellement les vendeurs à s’installer cours Belsunce, à partir du mois de décembre et jusqu’au 15 janvier. Cependant, ces santons d’argile voisinent encore avec d’autres en plâtre et divers objets.

Le lieu d’installation ainsi que la durée de la foire ont, au XIXe, varié maintes fois. Ainsi, sous la restauration, la foire ne s’installe que huit jours avant la Noël.

Après s’être déroulée tour à tour cours Saint-Louis, boulevard Dugommier , cours Belsunce et sur la Canebière, un arrêté municipal l’installe en 1833 à son emplacement actuel, allées de Meilhan, où elle est chaque année inaugurée au son du fiffre et du tambourin.

En 1937, la ville d’Aix-en-Provence inaugure sa première foire aux santons, rue d’italie et plus récemment Aubagne décide en 1967 d’organiser la sienne, cette dernière se tient actuellement cours Maréchal-Foch.

Chaque santonnier a , en fait, créé quelques types en s’inspirant du folklore et de la tradition comme le berger offrant l’agneau, rappel du partage, et de la femme à la poule noire dont le bouillon était recommandé aux nouveaux-nés.

Ainsi, on retrouvera parmi ces silhouettes d’abord les premiers rôles, les incontournables :

- La Ste Famille : inspirée de l’imagerie pieuse, l’Enfant-Jésus a le buste et les jambes nus. A son chevet, Marie et Joseph sont debouts ou à genoux : elle, vêtue d’une tunique rose ou rouge et d’un manteau bleu ; lui, d’une tunique grise ou brune et d’un manteau jaune. Généralement en blanc, l’Ange annonciateur peut figurer sous les traits de " l’Ange Boufareu " (joufflu), soufflant dans sa trompette.

- L’âne et le boeuf : toujours représentés agenouillés, le boeuf curieusement de même dimension que l’âne.

- Les bergers : en groupe et près de leur troupeaux. Emmitouflés dans leur houppelandes brunes, ils sont couchés ou debouts (appuyés sur leur bâton), en compagnie d’un chien. Un jeune pâtre portant un agneau peut se tenir à l'entrée de l'étable.

- Le Ravi : coiffé d’un bonnet de nuit, les bras levés dans une attitude extatique, il ne possède pas de jambes : dans la mesure où on ne le voit qu’à sa fenêtre, émerveillé par ce qu’il vient d’apprendre.

- Lou Boumian : brun de peau, chapeau noir, barbu, cape et taillole rouge sang, botté et coutelas à la ceinture, il est le voleur d’enfants, le marginal inquiètant en quête de mauvais coups.

- L’Aveugle et son fils : habit gris et noir. Toujours guidé par le fils qui lui reste. Il a perdu la vue pour avoir trop pleuré la disparition mystèrieuse de l’autre garçon (enlevé par le Boumian). Les deux personnages sont sur le même socle.

- Le Rémouleur ou " l’Amoulaire " : grand tablier de cuir, trogne enluminée, il est porté sur la bouteille. Une gourde pend immanquablement au bras de sa meule qu’il pousse en zigzagant.

- Le Meunier : tout de blanc vêtu, taillole rouge et bonnet, il porte sur l’épaule un sac de farine, ou est juché sur un âne.

- Pistachié et Jiget : deux valets de ferme destinés à faire rire. Pistachié ou Barthoumiou est chargé de deux énormes paniers remplis de victuailles et, autrement visibles, d’une pompe à huile et d’une morue sèche. Avant tout comique dans la pastorale Maurel (il bégaie), le Jiget d’argile est beaucoup moins typé. On a tendance à le confondre avec le Ravi de la crèche.

- Les Vieux : ils sont trois. Le couple Jordan-Margarido, bras dessus bras dessous, sans cesse en affectueuses querelles. Habit de bonne mise : lui en jaquette, gilet brodé et lanterne à la main ; elle, coiffe de dentelle et châle fleuri, un panier d’osier au bras. Tous deux sont escortés de l’ami Roustido, dont la tenue recherchée témoigne de la position sociale (ancien notaire) dans le village. Souvent muni d’un grand parapluie rouge.

Ensuite pour finir, on y met des figurants, tous les petits métiers du siècle dernier :

- le boulanger et son panier de fougasses,

- la marchande d’ail,

- la poisonnière,

- les valets de ferme portant lanternes,

- le pêcheur et son filet sur l’épaule,

- la femme à la cruche qui vient de puiser l’eau fraîche.

La Saint Eloi
D’après sa légende, saint Eloi était forgeron. Trés populaire en Provence, il était fêté à 2 reprises dans l’année :

- grand protecteur des chevaux, des mulets et des ânes, les paysans le fêtaient en été en amenant leurs bêtes devant l’église paroissiale pour recevoir sa bénédiction annuelle.

- il était aussi fêté en hiver, le 1er décembre, sous le nom de St Eloi d’hiver.

Tous corps de métier qui avaient rapports aux chevaux et aux mulets se placèrent sous le patronnage du grand St Eloi, si bien que ce dernier était représenté sur le blason de ces différents corps de métier. Ainsi, les maîtres maréchaux ( ferrant) de Marseille arboraient sur un blason d’azur un St Eloi vêtu en évêque, tenant dans sa main droite sa crosse d’or et dans sa main gauche un marteau.

La carreto ramado est une fête en l'honneur de Saint Eloi, protecteur des bêtes de labour et de trait. Bénédiction matinale donnée aux chevaux, mulets et à la charrette, grand déjeuner qui rassemble tous les membres de la confrérie et " procession " à la suite de la charrette jusqu'au village. En leur honneur, les hommes sortent leurs plus beaux habits, le plus souvent leur costume sombre de jeune marié. pour les femmes le costume provençal de la fin du XIXe siècle, qui correspond à la robe de piqué du trousseau de l'épouse qui se transmet de génération en génération.
Plusieurs dizaines de chevaux de trait, richement harnachés, pomponnés, qui sont brossés et parés de leurs plus beaux attributs : on recouvre le dos de la bête avec une couverture faite de vieux morceaux de jupons de dentelle assemblés au crochet et décorée pour la circonstance de rubans et de fleurs, tirent une charrette ornée de végétaux. Mais pour commencer, les Tambourinaïres et galoubets ouvrent le pas avec une farandole. Au premier plan les drapeaux sont claqués, tournés puis jetés en l'air pour être rattrapés avec agilité. Suivent les cavaliers en habit, les jeunes femmes en amazones, les charrettes avec les enfants et enfin la Charrette avec son attelage qui n'en finit pas. Le cortège défile dans les rues du village à des allures différentes, sous les acclamations de la foule.
A Maussane, la carreto ramado a lieu les 14 et 15 juin, mais au total, une vingtaine de fêtes à charrette se succèdent dans la région entre début mai et fin septembre. "San Aloï es un bouon san, si feste dous coup l'an". Selon le dicton, Saint Éloi est un bon saint, parce qu'on le fête deux fois par an. La Saint Éloi regroupe ainsi les fêtes paysannes de la moisson et de la Saint Jean, avec une connotation militaire héritée du Moyen Age. Chaque village possédait sa milice de protection ou "cavalcade" commandée par un "capitaine" de ville. Celui-ci disposait d'un porte enseigne, devenu le "porto joio", le porte gaillardet de nos cavalcades actuelles. Le gaillardet réunit les instruments de pansage de l'animal ainsi que la bride dont la vente aux enchères ou "enchantement de la bride" permet de désigner le capitaine de la prochaine cavalcade.

La Sainte Barbe
Ste Barbe était jadis trés populaire en Provence. Belle et courtisée, Barbe refusa les honneurs qui étaient réservés aux personnes de son sexe pour se consacrer à Dieu.

Elle se fit baptiser contre la volonté de son père qui, peu après l’avoir appris, fit enfermer sa fille dans une tour. Il la livra enfin aux bourreaux et avec eux la martyrisa.

Lorsqu’elle fut sur le point de rendre l’âme, un orage éclata et la foudre vint frapper à mort ses bourreaux. Cela s’est passé au IIIème siècle. ( extrait de l’almanach provençal ).

Dans toute la Provence, on se mit à invoquer Ste Barbe le 4 décembre. Ce jour là, les Provençaux mettent des grains de blé et des lentilles dans une soucoupe pleine d’eau qu’ils placent sur le dessus de la cheminée pour tirer les présages de la moissons future le jour de Noël.

Si le 25 décembre les grains avaient bien germé, la moisson était bonne ; si au contraire les grains étaient pourris, il fallait s’attendre à de tristes moissons.

Parfois, au lieu de placer les grains de blé ou les lentilles dans une soucoupe, on entourait une bouteille d’une toile mouillée pour la rouler sur des grains de cresson. Si le cresson était vert à Noël, on pouvait espérer une belle moisson à venir.

Enfin, Ste Barbe était en Provence, la patronne des bravadaires et des groupes de compagnies armées.

Les Bravades
L’origine de la manifestation remonte aux temps où les processions religieuses devaient être protégées par une milice armée, le guet, qui, comme la garde suisse du pape, a fini par devenir un parade quelque peu folklorique.

Aux époques d’invasion des villes assiègées, la population était obligée de sortir de ses remparts sous la protection des hommes les plus valides, organisés en guet et sous la conduite d’un capitaine dont la charge devint trés honorifique. Ainsi, St Tropez, cité littorale, fut longtemps la proie des brigands des mers.

Aussi, les Tropéziens conservaient leurs armes pour protéger contre les attaques imprévues des pirates la procession qui se rendait tous les ans à la chapelle de St Tropez, hors des murs.

Aujourd’hui, la bravade de St Tropez est l’une des plus spectaculaires de la Provence et les Tropéziens continuent à faire peur aux pirates en s’assourdissant mutuellement à coups de tromblons.

La Santo-Estello
(Saint Estelle, Santo Estello, Saint-Estelle)

La santo-Estello est le Congrès du Félibrige, qui se tient toutes les années pour Pentecôte dans une ville différente du Midi de la France. Plus de 500 félibres issus des 7 maintenances du Pays d’Oc (Auvergne, Catalogne, Gascogne-Béarn, Guyenne-Périgord, Languedoc, Limousin, Provence) se rassemblent pour dresser un bilan des activités de l’année écoulée, mais aussi, à l’occasion des diverses réunions statutaires, pour définir les grandes orientations qui seront celles du mouvement au cours des années futures. La santo-Estello donné lieu également à d’importantes manifestations publiques.
La culture des pays de langue d’Oc s’y exprime sous toutes ses formes : concerts, spectacles de théâtre, conférences, expositions, spectacles folkloriques...sont au rendez vous.
A ce titre la Santo-Estello reste la plus grande manifestation de culture populaire qui n’a jamais eu aucun équivalent ni en Provence, ni en Pays d’Oc

La Coupo

C'est en 1867 que les Catalans envoyèrent aux Félibres provençaux une coupe d'argent en témoignage de gratitude pour l'accueil fait au poète catalan Victor Balaguer, expatrié pour raisons politiques, et aussi pour marquer l'amitié, toujours vive entre les deux provinces. A la fin du banquet, à Avignon, Mistral lança un hymne pour remercier. Celui-ci est devenu l'hymne de la Provence, toujours chanté dans les cérémonies félibréennes.
La coupe, de forme antique, est une conque supportée par un palmier contre lequel s'appuient deux statuettes.
L'une représente la Catalogne, l'autre la Provence.
Elle fut faite grâce à une souscription de 1800 signatures et par le statuaire Fulconis qui ne voulut pas être payé lorsqu'il apprit le but patriotique de l'objet. Au pied de chaque figurine, il y a les armoiries qui la désignent.
On peut lire autour de la conque :

"Présent offert par les patriotes catalans aux félibres provençaux pour l'hospitalité donnée au poète catalan Victor Balaguer - 1867".
Le Capoulié du Félibrige est le dépositaire de cette coupe.

Et sur le socle sont finement gravés les vers suivantes :

« On la dit morte
Mais moi je la crois vivante. »
Victor Balaguer

«Ah! si on savait me comprendre!
Ah! si on voulait me suivre! »
Frédéric Mistral



Pour les traditions provençales, on se reportera au très complet numéro spécial du Rampau d'Oulivié ("Traditions, us et coutumes en Provence", n° 268).
A commander au Roudelet Felibren dóu Pichoun-Bousquet,
BP 269,
13263 Marseille cedex 07
Coût : (4 euros).


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MARCHES ET SAVEURS

Les marchés de Provence possèdent des vertus particulières. Il y a bien sûr le soleil, la convivialité, l'humeur locale et… l'art de prendre son temps, d'échanger, de blaguer, de toucher, d'apprécier les produits à l'étal. On se surprend à jouer du verbe et du geste tout naturellement. Ils regorgent de couleurs et d'odeurs délicieuses qui émoustillent l'odorat le moins sensible.
Ici ce sont les fruits gorgés de soleil, les melons, les pêches et les abricots qui voisinent avec les légumes, les tomates savoureuses, les aubergines et les courgettes indispensables à la préparation de la cuisine provençale. Du poisson frais de méditerranée, dorades, maquereaux, loups ,sardines, et fruits de mer, huitres, moules, crustacées, en compagnie du fenouil frais, des citrons juteux à souhait. Du bon pain au levain et de la brioche d'antan , du fromage de brebis, de chèvres, etc...
Des salaisons et charcuteries, des poulets frits. L'ail est roi, sur l'étal suivant. On admire les différentes façon de le tresser. Les olives, noires, vertes, préparées aux herbes ou aux épices, en tapenade, l'huile, les herbes aromatiques, thym, romarin, sarriette, laurier…mais aussi la lavande, les savons parfumés, le miel de toutes fleurs, les tissus, l'artisanat en cuir…
Parmi les plus courus, le marché de Carpentras, au coeur de la vieille ville et l'hiver, le marché aux truffes, Richerenches, Apt, Valréas, Aix en Provence, Arles....Les marchés à Arles animent la ville de couleurs et de bruits. A l'ombre des grands parasols les maraîchers étalent leurs fruits et légumes en offrant une palette chatoyante d'où émanent des effluves de menthe fraîche, de basilic, de romarin et d'épices. Il en est tout autant des fleurs et plans... Il s'y trouve encore quelques volailles, lapereaux et autres canards.
C'est là où l'imagination culinaire prend sa source, mais c'est là aussi que les Arlésiens se rencontrent et bavardent.

Bouches du Rhône
Villes
Jour de la semaine
Aix en Provence
Samedi, Mardi et Jeudi
Arles
Mercredi et Samedi
Saint Rémy de Provence
Mercredi
Tarascon
Mardi
Graveson
Vendredi
Graveson


Vaucluse
Villes
Jour de la semaine
Apt
Samedi

Tous les matins: les halles, place Pie (sauf le lundi)
Mardi: La Trillade, Monclar, Place Rameau, Montfavet
Mercredi: Jean XXII
Jeudi: St Jean
Vendredi: Monclar-pont des deux eaux-place Crillon
Samedi: marché forain, av du 7eme Génie
Samedi: marché aux fleurs place des Carmes
Samedi: marché aux puces de Montfavet
Dimanche: puces places des Carmes
Dimanche marché aux fripes entre porte St Michel et cours Kennedy

Bédarrides
Lundi
Bédoin
Lundi
Bollène
Lundi/Samedi petit marché Provençal
Bonnieux
Vendredi
Cairanne
Vendredi
Caromb
Mardi
Vendredi
Caumont sur Durance
Jeudi
Lundi
Châteauneuf du pâpe
Vendredi
Courthézon
Vendredi
Cucuron
Mardi
Entraigues sur Sorgues
Mercredi
Mardi
Grillon
Samedi
L'Isle sur Sorgues
Dimanche et Jeudi
Jonquières
Dimanche
Lauris
Lundi
Lourmarin
Vendredi
Malaucène
Mercredi
Mazan
Lundi
Mercredi et Samedi marché agricole
Monteux
Dimanche marché Forain
Mormoiron
Mardi
Mondragon
Mardi
Morières
Mercredi
Jeudi
Samedi
Pertuis
Vendredi
Le Pontet
Jeudi
Roussillon
Jeudi
Saint Saturnin les Avignon
Lundi
Sault
Mercredi
Sorgues
Dimanche
Le Thor
Samedi
La Tour d'Aigues
Mardi
Mardi
Valréas
Mercredi et Samedi
Vedène
Mardi
Visan
Vendredi

    L’art culinaire provençal

Terre de soleil et de culture, la Méditerranée demeure la région, où la notion de " modèle alimentaire " prend toute sa dimension.
Les saveurs régionales ont du caractère, les plats sont colorés et les denrées riches et variées. Certaines spécialités comme le tian d’aubergines, la ratatouille ou l’aïoli font vivre la tradition de la cuisine provençale, que l’on considère de plus en plus comme une référence gustative. Les méditerranéens bénéficient d’une alimentation particulièrement riche en fruits et légumes, ce qui constitue un avantage afin de se créer un capital santé. Le vin, consommé avec modération au moment des repas, a de son côté des effets bénéfiques sur la diminution des risques cardio-vasculaire grâce à l’action des polyphénols.

Ainsi, " l’Art de vivre méditerranéen " s’inscrit dans la perspective de recherche d’une meilleure santé, d’un plus grand bien-être, en employant des denrées traditionnelles comme l’ail, le poivron, le melon ou la tomate mais aussi des produits typiques comme les herbes, l’huile d’olive ou bien les Papalines d’Avignon, ces friandises composées de chocolat fin et de liqueur d’origan, les calissons d'Aix, etc...


Les fromages fermiers
La Provence est riche d'une gamme de 24 fromages typés et liés au terroir provenant de lait de vache, de chèvre ou de brebis (AOC Banon, IGP Tomme de Provence, Cabricime, Brousse du Rove) qui relèvent d'un savoir- faire traditionnel issu d'une production quasi exclusive fromagère-fermière.

Salades de Provence et légumes de saison
Avec 400 producteurs, nous proposons une grande variété de salades de qualité : laitues, feuilles de chêne blondes et rouges, batavias, rougettes, lollos blondes et rouges, frisées et scaroles.

Viandes et salaisons
Au 1er rang pour l’élevage de taureaux et au 3ème rang national pour la production ovine, la région s’appuie encore souvent sur des systèmes d’élevage ancestraux basés sur la grande transhumance. Les professionnels ont favorisé la mise en place de signes de qualité : AOC taureau de Camargue, Label Rouge « Agneau César », Indication Géographique protégée « Agneau de Sisteron».

L’huile d’olive
Notre région est la région emblématique française pour sa production d’huile d’olive et son savoir-faire de qualité. Sur 5 Appellations d’Origine Contrôlée existant au niveau national, 4 sont issues de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur : l’huile d’olive de la vallée des Baux de Provence, l’huile d’olive du Pays d’Aix, l’huile d’olive de haute Provence et l’huile d’olive du Pays niçois. Produit de base de l’alimentation de notre région, l’huile d’olive est un aliment de référence réputé autant pour ses vertus culinaires que thérapeutiques.

Vins de Provence et des Côtes-du-Rhône
Avec ses 19 vins en Appellation d’Origine Contrôlée, la production viticole de la région figure parmi les plus réputées au niveau national et international. Qu’ils proviennent de Provence ou des Côtes du Rhône, les vins de notre région répondent aux nouvelles exigences des consommateurs en matière de qualité. D'autres parts la production de vignes cultivées biologiquement est 3 fois supérieure à la moyenne nationale.

Miels de Provence et des Alpes du sud
En Provence-Alpes-Côte d'Azur l'essentiel de la production de miel est fabriquée à partir de fleurs de lavande. La variété des paysages et du climat offre un miel de qualité riche et varié qui place ce produit au 1er rang des régions apicoles françaises.

Fruits et légumes
La région Provence-Alpes-Côte d'Azur occupe le 1er rang national pour sa production de fruits et légumes. Elle est également reconnue pour la qualité de ses produits : Identification Géographique Protégée et Label Rouge « Pommes des Alpes de Haute Provence », Appellation d’Origine Contrôlée « Raisin Muscat du Ventoux », Certification de Conformité pour la figue « Violette de Solliès ».

Produits des Hautes-Alpes
Riche d’un terroir de montagne présentant une agriculture diverse et variée alliée à un véritable savoir-faire traditionnel. Issus d’une agriculture respectueuse de l’environnement, les produits de nos montagnes sont reconnus pour leur caractère, leurs saveurs et leurs qualités.

Fleurs de la Côte d’Azur
1er bassin horticole de France et 2ème européen derrière les Pays-Bas, la région par son savoir-faire occupe une place de choix dans la production de fleurs qui s’explique par son climat et son ensoleillement.

Riz de Camargue
C'est dans notre région au cœur de la Camargue qu'est produit 70 % du riz métropolitain. Il constitue, d'ailleurs, un élément important pour l'équilibre environnemental de ce territoire. Issus de paysages sauvages où se mêlent eau, vent, sel et soleil, les riz de Camargue offrent une grande diversité de goûts et de saveurs. La qualité de cette production est aujourd'hui reconnue puisque l'Appellation "Riz de Camargue" a obtenu une Indication Géographique Protégée garantissant ainsi au riz toute sa saveur de provenance et d'authenticité. La production annuelle moyenne, répartie sur 20 000 hectares, est d'environ 110 000 tonnes de Riz Paddy (brut sorti de moissonneuse batteuse), soit 75 000 tonnes de riz Blanchi. On distingue 4 principaux types de riz : les Riz Ronds, les Riz Moyens, les Riz Longs et les Riz très Longs.

Gastronomie en Alpilles

Un thème vaste dont le parcours associe des sites très divers, des multiples restaurants qui font la réputation du village aux boutiques de décoration en passant par des moulins à huile et des producteurs. Déguster, discuter de recettes, décorer la table, découvrir le rôle de l’huile d’olive dans la cuisine provençale... telles sont les différentes déclinaisons de la cuisine en Provence.


Les Alpilles sont le berceau des produits inégalables : l'huile d'olive et le vin AOC côteaux de la vallée des Baux.

Les plats cuisinés

Conserves haut de gamme à base de légumes et d'olives

Espace de dégustation et de démonstration de l'entreprise Jean Martin
Ouvert du lundi après-midi au samedi de 9h à 12h et de 14h à 18h.
8, rue Charloun Rieu - Tél. 04 90 54 34 63
Renseignements


Les confitures

Atelier de fabrication de confitures artisanales

Visite, démonstration de fabrication, dégustation et vente
Visite sur réservation
André Camous, Mas de Gréoux - Tél. 04 90 54 36 77
Renseignements


Les huiles

En France, les principales variétés d'olives sont : la Salonenque, l'Aglandau et la Grossane de la Vallée des Baux ; la Picholine du Gard ; l'Aglandau des Alpes de Haute-Provence et du Lubéron ; la Lucques en Languedoc Roussillon ; la Rougette d'Ardèche ; la Sabine ou la Germaine en Corse ; la Verdale de Carpentras ; la Tranche de la Drôme et la Cailletier de Nice.
La route des oliviers permet de visiter de nombreuses oliveraies et moulins à huile de la Provence. Le parcours s'étire entre Arles, Tarascon, Saint Rémy et Salon de Provence, dans les Alpilles et la Vallée des Baux. Les producteurs d'olives et d'huile d'olive ont signé la charte de la "Route de l'Olivier" (qualité de l'accueil et des produits). Des panneaux didactiques balisent cette route, ils présentent une carte des sites oléicoles.

Moulin à huile Jean-Marie Cornille

Visite du Moulin, boutique, découverte de produits à base d'huile d'olive
Ouvert tous les jours de 9h à 18 h, le dimanche de 11h à 18h
Rue, Charloun Rieu - Tél. 04 90 54 32 37 - Fax. 04 90 54 30 28
Renseignements

Moulin du Mas des Barres

Découverte de produits à base d'huile d'olive, explication de recettes, dégustation
Ouvert tous les jours de 9h à 12h et de 14h à 18h. Journées accompagnées pour groupes et initiation à la cuisine provençale sur réservation
Petite route de Mouriès - Tél. 04 90 54 44 32 - Tél. 04 90 54 56 99
Renseignements


Le vignoble

A quelques kilomètres de grands crus prestigieux : Côtes du Rhône, Château neuf du Pape, Côteaux aixois, de Cassis, Bandol, etc...
Les Alpilles ont obtenu pour leurs vins une Appellation d'Origine Contrôlée. Ici, dans le Sud de la France, au coeur de la Provence, la tradition du vin se perpétue. Le vignoble compte environ 350 hectares, exploités par une quinzaine de vignerons : Mas Sainte Berthe, Mas de la Dame, Château d'Estoublon-Mogador, Mas de Gourgonnier, Domaine Hauvette, Château Romanin, Domaine de Terres blanches, Domaine de Trevallon, La Tulière vieille, Domaine de la Vallongue...

Château Romanin

Appellation "Les Baux-de-Provence"
13210 Saint-Rémy de Provence
Tél : 04 90 92 45 87

Signes particuliers
Culture en biodynamie (label Demeter),
cave souterraine (construite en 1992, agrandie en 2003).
Renseignements


Côteaux Aixois :Quelques unes des nombreuses carrières des Baux de Provence ont été aménagées en caves, adaptées, exploitées et mises en valeur par des producteurs de vins des côteaux d'Aix. Ces vins rouges ou rosés, élevés à température constante permettant ainsi de sauvegarder au maximum leur caractère naturel, sont conditionnés, puis vendus exclusivement à une clientèle particulière. Ce grandiose site de carrières, lieu incontournable, ouvert aux visiteurs tous les jours de l‘année, permet une petite halte pour déguster un bon vin frais.

Informations :

Cave Vinicole du Val d'Enfer
ld Sarragan quart Val d'enfer
13520 Les Baux de Provence
Tél. 04 90 54 33 58
Fax. 04 90 54 20 96

Le circuit des "Saveurs Paysannes" à Châteaurenard

Visite guidée des deux musées, du centre ville, de la distillerie Inisan, du cellier du Castel et deux dégustations.
Visite pour groupes de 10 à 45 personnes tous les jours;
visite individuelle tous les jeudi à partir de 10h;
tarif par personne repas "Saveur Paysannes" inclus :27,35 €;
le circuit uniquement : 12,10 €
Agence Accents d’Ailleurs
17, Place du Président Wilson
13200 Arles
Tél. 04 90 52 01 52 ou 04 32 74 04 61
Renseignements


MUSEE DES AROMES ET DU PARFUM DE GRAVESON
Le Musée présente, sur 1 200 m2, une superbe collection d'objets qui nous invitent à méditer sur les étapes de la fabrication des essences de plantes et des parfums d'hier ou d'aujourd'hui. La visite de ce lieu magique se poursuit dans le monde enchanteur des huiles essentielles aromatiques, diffuseurs d'arômes et se termine dans le carré des simples, jardin expérimental des plantes aromatiques de culture biologique.

MUSEE DES AROMES ET DU PARFUM

Petite Route du Grès
13690 GRAVESON-EN-PROVENCE
Tel. : 04.90.95.81.72
Fax. : 04.90.95.85.20
Renseignements



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